La mise en scène de la vie quotidienne, chapitre VI - Erving Goffman : Les apparences normales

Thèmes abordés

La mise en scène de la vie quotidienne, chapitre VI, Erving Goffman, Les apparences normales, surdétermination de la normalité

Résumé du document

Erving Goffman est né en juin 1922 au Canada et mort en novembre 1982 en Pennsylvanie. Sociologue et linguiste, il est tout comme Becker l'un des grands représentants de la Deuxième Ecole de Chicago : courant de pensée sociologique renommé pour s'être inspiré de l'éthologie et avoir utilisé sa principale méthode, qui quant à elle est ethnologique : l'observation participante. Cette méthode consiste en l'immersion de la vie d'une population étudiée afin de comprendre au mieux son mode de vie et en se faisant accepter comme membre à part entière de celle-ci. C'est en 1959 que ce dernier publie son ouvrage Mise en scène de la vie quotidienne dans lequel Goffman va s'interroger sur la communication entre les hommes, ainsi développe-t-il une approche microsociologique du comportement adopté par les individus en société et des diverses interactions humaines. L'extrait sur lequel porte notre étude est le chapitre 6 de son œuvre intitulé Les apparences normales. De ce chapitre nous étudierons 3 parties : Les alarmes – L'Umwelt – La surdétermination de la normalité.

Extraits

[...] Il est intéressant de noter qu'au commencement de notre chapitre, Goffman cite Darwin. Cela n'est bien sûr pas anodin. On comprend en effet, la démarche dans laquelle il veut s'inscrire. Celle d'une démarche évolutionniste où les agissements de l'homme témoignent de l'héritage de son animalité. Il inaugure donc son analyse sans opérer de distinction entre les actions de l'homme et de l'animal –distinction qu'il n'opérera que par la suite. Après avoir établi les différents courants qui ont influencé la pensée Goffmanienne nous pouvons passer à l'analyse à proprement parler de son texte. [...]

[...] Et bien qu'il ne daigne pas le reconnaitre, de nombreux auteurs attestent de son appartenance à ce courant. Pour en juger de nous-même, définissons dans un premier temps ce qu'est l'interactionnisme symbolique. Ce courant de pensée sociologique est fondé sur l'idée selon laquelle les interactions entre les individus sont l'essence de la société. Ce dernier s'est développé en opposition au Behaviorisme classique de l'époque auquel Mead opposa son béhaviorisme social Celui-ci innove en prenant en compte la dimension symbolique, interprétative des rapports humains. [...]

[...] En général l'Umwelt se restreint au corps a proprement parlé. Mais le monde lui-même peut constituer un Umwelt en cas d'attaque nucléaire par exemple puisque la menace est sans limite terrestre. Par ailleurs cette taille diffère selon l'espèce. La perception du danger est en effet extrêmement développée chez les animaux. La surdétermination de la normalité Toute la thèse précédente s'était cantonnée jusqu'à présent à l'individu. Dorénavant, l'enjeu du texte prend un nouveau point de vue : non plus égocentrique mais en considérant l'autre, les autres. [...]

[...] On peut dès lors se demander pourquoi ce chapitre s'intitule-t-il les apparences normales ? La raison est la suivante : Goffman utilise la méthode éthologique pour déterminer ce qu'un homme considérera comme apparence normale soit comme disposition de l'environnement non alarmante. Il s'agira également pour l'auteur de mettre à jour le comportement des autres autour de cet individu, soit des individus qui font partie de l'environnement du sujet étudié, notamment comment interagissent-ils ? Après avoir mis à jour les principaux enjeux de l'analyse sociologique de Goffman, nous pouvons passer à la partie la plus importante de notre étude, l'analyse du texte en lui-même. [...]

[...] - Le premier suppose que l'agissement de l'homme vis-à-vis d'une chose est relatif au sens qu'il accorde à cette chose. - Deuxièmement le sens que l'homme attribue à cette chose est déterminé par les diverses interactions que ce dernier peut entretenir avec ces semblables. - Enfin, le sens attribué aux choses peut évoluer selon un processus interprétatif propre à l'homme et mis en place lors de ses interactions. Par la suite nous illustrerons les 3 principes que nous venons de citer par le texte, en montrant ainsi comment les apparences normales de Goffman mettent en avant son affiliation avec l'interactionnisme symbolique. [...]