Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont notamment chercheurs au CNRS et docteurs en sociologie. Cet ouvrage relate une expérience de dix ans dans les familles fortunées de l'aristocratie et de la bourgeoisie ancienne. Il est question, tout au long de "Voyage en grande bourgeoisie", d'entretiens, d'observations tout comme d'écriture et de réception des travaux de chercheurs par la communauté scientifique, par les médias, par les enquêtés eux-mêmes.
Ce livre est, comme le disent les deux chercheurs, une sorte de « journal de recherche ». Ce qui est recherché ici, c'est d'arriver à une analyse de la pratique méthodologique en sociologie. La ville a souvent tendance à être considérée comme un problème social à part entière. Mais alors que l'on comprend facilement que pour bien cerner le problème, il faut le prendre par tous les bouts, on ne parle jamais, ou très peu, des classes dites privilégiées.
C'est pourquoi les deux sociologues ont souhaité prendre celles-ci comme l'objet de leur recherche, pour permettre de faire avancer la connaissance de la ville comme question sociale. Dans une ville, il n'est pas indifférent de loger dans un quartier plutôt que dans un autre. L'emplacement du logement d'une personne est l'un des paramètres de la position sociale. Comme disent les deux auteurs, « il n'y a pas de réussite sociale digne de ce nom qui ne s'accompagne d'une résidence qui l'exprime et la manifeste ».
La résidence d'une personne est ainsi hautement symbolique. Il importe alors de faire des recherches sur les classes bourgeoises, car les beaux quartiers sont tout autant importants dans la logique urbaine que les cités HLM. Les deux sociologues ont appris que les grandes familles sur lesquelles ils ont enquêté privilégient un « entre-soi sans faille » d'une part et, d'autre part, choisissent d'habiter dans quelques arrondissements bien spécifiques de l'Ouest parisien.
[...] Certaines logiques de mise en scène n'ont rien de spontané et leurs sens social est loin d'être pauvre. L'exemple qui est abordé est celui du baisemain. Tout cela est en fait à analyser comme l'identité d'un groupe, et les personnes doivent affirmer leur appartenance au groupe à travers ces mises en scène, comme la manière de prononcer certains mots. D'autre part, l'art de la conversation, l'aisance à gérer les rencontres, tout ce capital social est spécifique à ce milieu. Et les personnes appartenant à ce milieu semblent être faites pour celui-ci. [...]
[...] L'emplacement du logement d'une personne est l'un des paramètres de la position sociale. Comme disent les deux auteurs, il n'y a pas de réussite sociale digne de ce nom qui ne s'accompagne d'une résidence qui l'exprime et la manifeste La résidence d'une personne est ainsi hautement symbolique. Il importe alors de faire des recherches sur les classes bourgeoises, car les beaux quartiers sont tout autant importants dans la logique urbaine que les cités HLM. Les deux sociologues ont appris que les grandes familles sur lesquelles ils ont enquêté privilégient un entre-soi sans faille d'une part et, d'autre part, choisissent d'habiter dans quelques arrondissements bien spécifiques de l'Ouest parisien. [...]
[...] Dans le premier cas, ce sont des chercheurs qui évaluent les travaux de leurs collègues. Dans l'autre cas, les logiques marchandes ne peuvent être ignorées. Vouloir toucher un plus grand public implique des telles logiques. Et parfois, le fond même des publications peut être remis en cause par certains médias. Le chercheur qui publie en dehors du champ scientifique peut être perçu comme passant au-dessus des jurys d'évaluations composés de scientifiques. Or, comme le disent les auteurs, la science se veut toujours rupture avec le sens commun et cette rupture est la raison qui justifie, pour les scientifiques, la nécessité de ne pas trop s'étendre hors du champ scientifique. [...]
[...] Le chercheur à une certaine exigence morale et politique. Son but est aussi de mieux comprendre les inégalités et les processus de domination présents à l'intérieur de la société. Conclusion : L'enquête ne peut pas se limiter à un recueil de données. Un déplacement dans l'espace social est une nécessité. Ce dernier est à même d'apporter des connaissances sur les modes de vie, les valeurs, la diversité du monde, et par là remettent chacun à sa place Le travail des chercheurs en sciences sociales est donc aussi «d'aller sur le terrain Ainsi, le sociologue peut comprendre plus objectivement le réel, et les rapports relationnels qui y sont liés. [...]
[...] La plupart de ces lieux sont imprégnés d'une très grande richesse à la fois économique, culturelle et symbolique. Et cette observation est d'autant plus vraie qu'une lignée bourgeoise s'inscrit dans le temps et remonte à plusieurs générations. On comprendra, notamment dans ce cas, pourquoi l'observation est à même de compléter de façon décisive l'entretien. L'observateur mêlé au public populaire L'observation peut être anonyme, c'est-à-dire que les personnes qui sont observées par le sociologue l'ignorent. Généralement, il s'agit de rencontres publiques, de rituels mondains, comme les grands prix hippiques, et notamment celui de Deauville. [...]
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