L'œuvre du sociologue Michel Maffesoli cherche à signifier que la compréhension du lien social passe par l'intégration de paramètres non rationnels comme le sont le rêve, le ludique, l'imaginaire ou le plaisir des sens. A l'image de l'Antiquité, la post modernité est entière dominée par ce lien nouveau reliant l'éthique et l'esthétique. Il s'agit d'un nouveau lien social naissant à partir de l'émotion partagée ou du sentiment collectif. Stricto sensu, c'est bien ce qu'est le ludisme en son sens étymologique.
Dans La conquête du présent, Maffesoli présente la nouvelle fonction que revêt le ludisme dans nos sociétés contemporaines. Désigné comme une totalité, comme un ensemble de divers rituels, celui-ci est quotidiennement incarné. Il est donc tant une manière de dire la société qu'une manière qu'à la société de se dire.
Dans cette perspective, cette activité relative au jeu serait donc le critère permettant le mieux de comprendre nos sociétés contemporaines.
Mais dans quelle mesure le renouveau des pratiques ludiques permettent-elles de comprendre et d'expliquer le fonctionnement de nos sociétés contemporaines ?
Le jeu apparaît de prime abord comme une source de compréhension (I) mais peut également provoquer divisions sociales et communautarisme (II)
[...] Il est pris comme un fait social total. Bien que le jeu ait eu quelques défenseurs parmi les pédagogues au cours de l'histoire (on peut notamment citer Platon ou Locke), son rôle par exemple par rapport au développement de l'enfant n'a réellement été compris qu'au cours du XX ème siècle. Siècle qui est le théâtre de ce développement d'un jeu libéré de sa connotation frivole. L'adulte se distrait et a le droit de le faire : jeu de rôle, jeu de scène mais aussi jeu de chance, jeu d'argent : pour retourner le cours du destin. [...]
[...] Comme chez Platon, le jeu des formes, si beau soit-il condamnerait les hommes à rester au fond de la caverne. Le Beau ne serait alors pas synonyme de Vrai et de Bien : il relèverait bien de ce mythe, de la plus pure illusion. II Le risque de se prendre au jeu : du ludisme au communautarisme A Se prendre au jeu 1 L'illusion ludique : Si le ludique attire l'homme et l'aide véritablement à s'épanouir comme la prouvé Freud notamment par l'intermédiaire de l'imitation, cette phase nécessaire ne doit pas se prolonger. [...]
[...] Il s'agit d'un nouveau lien social naissant à partir de l'émotion partagée ou du sentiment collectif. Stricto sensu, c'est bien ce qu'est le ludisme en son sens étymologique. Dans La conquête du présent, Maffesoli présente la nouvelle fonction que revêt le ludisme dans nos sociétés contemporaines. Désigné comme une totalité, comme un ensemble de divers rituels, celui-ci est quotidiennement incarné. Il est donc tant une manière de dire la société qu'une manière qu'à la société de se dire. Dans cette perspective, cette activité relative au jeu serait donc le critère permettant le mieux de comprendre nos sociétés contemporaines. [...]
[...] C'est L'ère du vide dont parle Lipovetski. Ce mythe du ludisme illustre et provoque cette dilution du corps social, dilution dont la perception est seulement estompée par quelques évènements de communion collective, seulement engendrés par ce ludisme. Mais tout se passe enfin comme si ce recours au ludisme, ce mythe visait comme tous les mythes à assurer a survie d'un corps social en détresse. On assisterait alors à un phénomène similaire à celui qui avait conduit artistes et écrivains des années 1890 à se tourner vers l'esthétisme en réaction face au naturalisme. [...]
[...] Société d'apparence et d'esthétisme, société de sophistes dans laquelle le Beau tend à supplanter le Vrai, pour reprendre le vocabulaire platonicien. Société en perte de repères et en proie au communautarisme. [...]
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