Selon l'enquête ANES, de 1956 à 2000, 2/3 des électeurs (US) ont dit appartenir à une classe sociale. Les individus s'identifient en majorité à la classe moyenne et à la classe ouvrière (resp. 47%, 44% selon GSS) : ils sont conscients de ce à quoi renvoient les catégories classes inférieure, ouvrière, moyenne ou supérieure, et aptes à s'y identifier, eux et les autres (...)
[...] L'article vise donc à mieux définir le concept de classe, au travers de l'interaction classe objective et subjective, ainsi qu'à contrer cette théorie de la société sans classe Contribution de l'article Michael Hout contribue à une clarification de la définition de classe sociale. Il montre que les américains ont leur conception subjective des classes sociales, définie en intégrant trois paramètres objectifs relatifs à leur condition matérielle : la profession, l'éducation et le revenu. Il y a donc deux mécanismes subjectifs en jeu : l'individu doit prendre la mesure de sa propre condition matérielle (ce qui est surtout valable pour les professions, car pas classable hiérarchiquement), et prendre la mesure de la situation matérielle des autres (qui ne peut être fait que par rapport à lui). [...]
[...] On pourrait naturellement penser que les caractéristiques objectives déterminant une classe subjective dépendent du type de pays. Les valeurs culturelles, familiales, celles formées par les dispositions de l'Etat providence, pourraient influer sur les caractéristiques fondant les classes objectives, et les catégories de classes. Ainsi, ne pourrait-on pas avancer, que la détermination de la classe objective aux Etats-Unis, qui se fait dans l'étude, par des paramètres tous liés à l'argent, pourrait être spécifique aux valeurs culturelles américaines d'individualisme et d'ascension sociale. [...]
[...] A mon avis, cette corrélation classe objective déterminée par l'argent et classe subjective ne peut marcher que dans des pays où est présente une forte stratification par l'argent. Dans un pays d'Etat providence libéral comme les Etats Unis, où l'accès à des soins de qualité, une éducation de qualité, est conditionné par le revenu, alors la société et la classe peut être vue à travers le prisme de l'argent. Cependant dans un pays où l'Etat providence est de type social démocrate, et où les inégalités par l'argent tendent à s'effacer, la classe subjective ne peut pas se résumer aux conditions matérielles objectives D'autres paramètres à prendre en compte pour la détermination de la classe objective ? [...]
[...] Cependant, à défaut d'éradiquer l'ambigüité du concept, M. Hout ouvre la voie pour une modélisation du positionnement de classe subjectif de chacun. puisque celui-ci repose sur des conditions objectives mesurables. Dans un second temps, l'article formule une idée de la classe fondée empiriquement et robuste, pouvant s'opposer à la thèse de la société sans classe. Ainsi, l'article montre que l'identification à la classe sociale est forte parmi les américains, que d'autres fortes identités n'empêche pas une détermination subjective de classe des individus. [...]
[...] Fiche de lecture: Michel Hout, How class works, objective and subjective aspects of class since the 1970's Argument du texte 1. Problématique En quoi le concept de classe est-il encore valable pour expliquer la société américaine contemporaine et la manière dont elle se représente ? 2. thèse principale de l'article L'identification à une classe subjective[i] demeure, et celle-ci est toujours associée à la classe sociale objective[ii] formée par l'éducation, l'occupation et le revenu Démarche adoptée par l'auteur L'auteur adopte une démarche descriptive : il raisonne à partir des données des tableaux statistiques produits par différentes études (ANES, GSS). [...]
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