Anthropologue, ethnologue, spécialiste du monde berbère, Camille Lacoste Dujardin est directrice émérite du CNRS. Auparavant, elle a été présidente de la section des langues et civilisations orientales du comité national du CNRS et a présidé l'AFEM (Association pour l'Etude du Monde arabe et Musulman). Familière de la langue berbère, elle a notamment traduit et étudié plus de sept cents pages de contes kabyles. Elle a une formation de géographe, d'ethnologue puis une formation en langue berbère. Elle fréquente les Kabyles depuis plus d'un demi-siècle, contribue à la connaissance et à la sauvegarde de la culture kabyle.
Cet ouvrage « Des mères contre les femmes (Maternité et patriarcat au Maghreb) » est une étude des rapports hommes-femmes de la méditerranée. Camille Lacoste Dujardin tend à mettre la coexistence entre modernité et tradition ainsi que les contradictions visibles au sein des familles patrilignagères. Son étude se compose dans une première partie en un récit d'expérience : rapportant la situation de madame Laâli, ce récit illustre le modèle qu'elle avance en troisième partie à savoir l'emprise d'une idéologie patriarcale dans une société en pleine mutation.
[...] La mère conserve un rôle prépondérant dans la vie de son fils par exemple elle choisit sa bru et une fois mariée pourra la modeler selon sa convenance. A cela est établie une impossibilité du couple mari et femme. Le statut et la vie d'une femme du Maghreb sont régis par le Coran, la Mythologie, le discours social commun, le droit et l'Islam populaire. Néanmoins le statut de la femme n'est plus aussi figé. On ne parle plus de femme devenant mère mais de mère devenant femme. [...]
[...] En effet cet ouvrage tend à mettre en évidence la situation des femmes de nos jours en Algérie mais lorsque l'on ne connaît que très peu les réalités sociales en Algérie il est quelque peu difficiles de comprendre la situation à l'heure actuelle. Il est vrai également que cet ouvrage ne traite pas des origines de l'idéologie patriarcale ni pourquoi est elle si prépondérante Au Maghreb. Pour ma part de nombreuses incompréhensions persistent, pourquoi une telle volonté de la part des hommes de réduire le rôle des femmes en tant que procréatrice de garçons. Pourquoi une telle résignation de la part des femmes quant à l'acceptation de ce rôle. Peut être des questions trop ancrées dedans une perception égalitaire des sexes. [...]
[...] Les règles patrilignagères étant très strictes Madame Laâli est contrainte d'épouser un frère de son défunt son mari. Le nouveau mari amène Madame Laâli à Paris. Elle fut la première femme du village à émigrer. Cette condition de pionnière ne va pas sans mal, son premier fils aurait du normalement perpétuer la tradition kabyle. Il aurait du avoir un mariage traditionnel mais il n'en fut rien. De ce fait, Madame Laâli fonde tous ses espoirs de respect des traditions en Ali Cette femme en pleine modernité va, du fait de l'ensemble des difficultés rencontrées chercher refuge dans la tradition. [...]
[...] Quelques années auparavant la crise vécue par les femmes maghrébines, est de plus en plus insupportable. Elles s'insurgent contre les multiples entraves qui les empêchent de participer, comme actrices sociales aux cotés des hommes, au développement de leur pays. Avant seule une fraction limitée de la population féminine maghrébine, était à même de dénoncer la pérennité de l'oppression masculine, le maintien d'un patriarcat actif. Avec le développement des communications et de la circulation de l'information nulle n'ignore l'existence d'autres rapports entre hommes et femmes. [...]
[...] L'ensemble des préparatifs est une fête et pour les femmes l'occasion de danser et de s'amuser. Seule Djamila ne participe pas aux réjouissances. En effet cette dernière a du mal à accepter le mari qui lui est imposé. Même s'il est de convenance pour la jeune mariée de ne pas quitter le domicile familial sans larmes, le chagrin réel affiché par Djamila génère un malaise. A ce moment madame Laâli voit son statut de pionnière s'effacer et elle redevient une femme Algérienne traditionnelle. [...]
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