Dans son ouvrage, E. Maurin veut dépasser la traditionnelle représentation de la société française, qui ne comporterait que quelques zones d'exclusion bien identifiées, vision qui a inspiré les politiques urbaines menées par les gouvernements successifs ces 20 dernières années. Le sociologue a également pour projet de dépasser le triptyque classes supérieures, moyennes, et populaires, qui marque toutes les représentations que l'on se fait de la société. Le projet de cet ouvrage est donc de dépasser l'illusion, comprendre pourquoi pour ensuite en déduire les meilleures politiques qui mettraient fin à la société de l'entre-soi.
A travers diverses études menées au Canada ou aux Etats-Unis, E. Maurin tire des conclusions des phénomènes analysés et voit s'ils sont observables en France, tout en adoptant un regard critique (...)
[...] Une autre idée reçue que combat l'auteur est celle d'un processus de ségrégation qui aurait augmenté depuis 20 ans. Il n'a pas progressé mais la population a l'impression d'une plus grande ségrégation, comment expliquer ce décalage entre ressenti et réalité? E. Maurin explique que la structure de la société a changé : le nombre d'ouvriers a baissé, celui de cadres augmenté et ces derniers se sont embourgeoisés et accaparent ainsi des zones urbaines importantes, les beaux quartiers en particulier. De surcroit, plus les classes supérieures sont nombreuses, plus elles repoussent les classes moyennes en périphérie. [...]
[...] Les familles aisées ont-elles raison de choisir d'habiter ensemble? L'analyse empirique de l'influence n'est pas aisée, plusieurs problèmes se posent, dont celui de sa composition, la partie qui influence Cependant, plusieurs phénomènes ont été mis en avant par des études reposant sur des "échantillons témoins" bénévoles, notamment aux Etats-Unis. Le sociologue français met en exergue le fait que le marché du logement constitue un premier filtre qui rassemble des familles ayant le même niveau culturel. Cela se répercute sur les performances des enfants : elles sont quasi- semblables pour des enfants d'un même voisinage, ce qui reproduit et renforce les inégalités de destin. [...]
[...] Dans un troisième temps, l'auteur du Ghetto français aborde la ségrégation et les politiques sociales. Après avoir constaté de l'importance du lieu de résidence dans les destins individuels, on se rend compte de l'enjeu que constituent les politiques de mixité sociale qui souhaitent rompre avec le relatif déterminisme dans lequel plonge la ségrégation sociale. Face à ce problème, deux solutions sont envisageables, la première consistant à promouvoir la mixité sociale, la seconde à réduire les effets destructeurs de la ségrégation sociale. [...]
[...] Eric Maurin : Le ghetto français chez La République des idées. Dans son ouvrage, E.Maurin veut dépasser la traditionnelle représentation de la société française, qui ne comporterait que quelques zones d'exclusion bien identifiées, vision qui a inspiré les politiques urbaines menées par les gouvernements successifs ces 20 dernières années. Le sociologue a également pour projet de dépasser le triptyque classes supérieures, moyennes, et populaires, qui marque toutes les représentations que l'on se fait de la société. Le projet de cet ouvrage est donc de dépasser l'illusion, comprendre pourquoi pour ensuite en déduire les meilleures politiques qui mettraient fin à la société de l'entre-soi. [...]
[...] En effet, ces inégalités se retrouvent dans les classes des écoles, les meilleurs étant avec les meilleurs pour garder de bons élèves même dans les mauvais collèges par exemple. Dans un deuxième temps, E. Maurin s'interroge sur la ségrégation et les destins individuels, c'est à dire sur les interactions de voisinage et sur leurs conséquences pour le destin des individus. La France a ceci de paradoxal : elle prône et souhaite la mixité sociale mais dès lors qu'il faut se mélanger, les Français semblent oublier leurs idéaux de fraternité. [...]
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