Avec l'augmentation constante de l'individualisme dans nos sociétés, nous assistons à une recomposition de certaines valeurs traditionnelles comme le couple ou la famille. En effet, les individus tendent à rester célibataires plus longtemps et la durée des mariages se raccourcit. Chacun est ainsi plus enclin à passer une partie de sa vie ou sa vie entière seul. Ce mode de vie suscite donc de nouvelles analyses.
Ainsi, dans son ouvrage "Le couple, le soi et la famille" François de Singly, spécialiste de la famille, se base sur la littérature, le cinéma ainsi qu'une série d'entretiens afin d'étudier comment le soi, notamment celui de la femme, va s'établir dans la relation de couple ou celle de famille. Nous nous intéresserons exclusivement à la première partie portant sur le rôle du conjoint dans la révélation de l'identité latente de l'individu.
Avec La femme seule et le prince charmant, Jean-Claude Kaufmann, s'intéresse lui aussi à l'image de soi que possède la femme et tout particulièrement la femme célibataire. Il se base également sur des entretiens et soutient la thèse qu'il existerait une norme sociale « pointant du doigt » les femmes célibataires.
Dans son article « Idéalisation et fragilisation du couple, ou le paradoxe de l'individualisme relationnel », Gérard Neyrand met l'accent sur l'individualisme croissant des sociétés modernes. Pour lui, cette tendance mène à de nombreuses modifications dans les relations conjugales pouvant expliquer une grande partie des divorces, dépressions, etc..
Enfin, Mathilde Hervé, psychanalyste et thérapeute de couple attire l'attention sur la tendance contemporaine à évacuer toute forme de souffrance de la séparation du couple. Dans son article, « Idéal de la relation de couple dans la modernité : Pour le pire et sans le meilleur », elle indique comment la société impose un modèle d'harmonie et de bien être qui, bien souvent, pousse le couple vers la séparation et l'incite à masquer la souffrance due à une telle rupture.
[...] Cependant, il apparaît chez tous ces auteurs que le couple et la relation amoureuse peuvent être un facteur important de construction de soi. Le paradoxe autonomie / fusion du couple est évoqué chez l'ensemble des auteurs. En effet, comme le souligne Gérard Neyrand, la constitution de la réalisation de soi en objectif social généralisé illustre cette place grandissante accordée à l'individualité La société contemporaine s'est basée sur la recherche par chacun de son individualité profonde. Or cette individualité semble contradictoire à la fusion des identités que sous- entend le couple. [...]
[...] Le fantasme du Prince charmant peut être perçu comme l'une des explications du célibat. En effet, la référence au Prince charmant suppose une position d'attente. Ces femmes attendent le grand amour, sans rien faire. Le rêve d'un homme idéal est également responsable de la sévérité des critères auxquelles les femmes exposent les hommes. Ces fantasmes les placent dans une situation de déphasage avec la réalité qui crée un engrenage, les maintenant dans la position de célibataire où les poussent à défaire leur couple. [...]
[...] Avec l'image du Prince charmant, les femmes ont tendance à idéaliser le couple. Or, ce personnage n'étant qu'imaginaire, elles se confrontent à une réalité qui ne répond pas à leurs attentes. L'idéal de bonheur explicité plus haut par Hervé pousse également les individus à mettre un terme à une relation qui bat de l'aile. Elle dresse un parallèle entre la façon actuelle de gérer les relations de couple et la société de consommation. En effet on ne répare pas on remplace. [...]
[...] Mariage et famille : des institutions sans avenir ? Avec l'augmentation constante de l'individualisme dans nos sociétés, nous assistons à une recomposition de certaines valeurs traditionnelles comme le couple ou la famille. En effet, les individus tendent à rester célibataires plus longtemps et la durée des mariages se raccourcit. Chacun est ainsi plus enclin à passer une partie de sa vie ou sa vie entière seul. Ce mode de vie suscite donc de nouvelles analyses. Ainsi dans son ouvrage : Le couple, le soi et la famille François de Singly spécialiste de la famille se base sur la littérature, le cinéma ainsi qu'une série d'entretiens afin d'étudier comment le soi notamment celui de la femme va s'établir dans la relation de couple ou celle de famille. [...]
[...] Il apparaît cependant que le couple reste une figure majeure de l'organisation sociale. La démarche historique permet donc de comprendre l'émergence de certaines normes sociales. La notion de couple a toujours existé et continue d'être un référentiel pour une large part de la société. Ainsi, Kaufmann met en exergue l'idée de la construction du couple comme la norme de base. Il observe dans les lettres de célibataires leur sentiment d'être anormales Elles décrivent le doigt accusateur de la Société Selon les endroits, les moments et les personnes, les célibataires se sentent illégitimes. [...]
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