Manuel CASTELLS est professeur de sociologie et de planification urbaine et régionale à l'université de Berkeley. Docteur en lettre de l'université de Paris V, il est l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages dont une trilogie consacrée à l'ère de l'information, composée des volumes suivants : La société en réseaux, Le pouvoir de l'identité, La fin de millénaire, tous trois traduits et édités chez Fayard, en 1998 pour le premier et en 1999 pour les deux derniers.
"L'ère de l'information" a une ambition rare ; rendre cohérente les dynamiques sociales qui bouleversent de fond en comble nos sociétés. L'auteur par son analyse à travers les sphères sociales, économiques et politiques tend à une approche la plus globale possible des phénomènes contemporains.
Le tome 2 : "Le pouvoir de l'identité" s'intéresse et cible plus les mouvements sociaux et la politique tels qu'ils résultent de l'interaction entre la mondialisation (qu'impulse la technologie), le pouvoir de l'identité (sexuelle, religieuse, nationale, éthique territoriale, sociologique) et l'Etat (avec ses institutions). Partant du constat qu'en dépit de l'unification des marchés de capitaux et l'uniformisation des usages d'un bout à l'autre de la planète, les gens revendiquent de plus en plus vigoureusement leurs racines historiques, territoriales, culturelles, ethniques, religieuses, l'auteur construit son raisonnement sur la façon dont naissent ces mouvements sociaux sur leurs formes et les incidences qu'ils ont sur la société contemporaine. Dans un premier temps, il met, en effet, en exergue le fait que l'essentiel des mouvements sociaux qui s'opposent à la globalisation sont essentiellement des mouvements fondés sur l'identité. Ils sont définis par l'auteur comme des actions collectives menées en vue d'un objectif, dont le résultat en cas de succès comme en cas d'échec, transforme les valeurs et les institutions de la société. La variable identitaire est chez Manuel Castells la variable explicative dominante. Ainsi, d'après cet auteur, celui qui veut comprendre aujourd'hui la politique doit commencer par se pencher non pas sur l'économie ou la géopolitique, mais sur l'identité religieuse, nationale, régionale et ethnique de chaque société.
[...] Dans "Le pouvoir de l'identité", il explique la résurgence des nationalismes et autres courants identitaires par le déclin historique des grands édifices politico- idéologiques de ce siècle. Celui de l'étatisme, d'une part, qui s'est désintégré dans sa version soviétique, mais aussi dans les Etats issus de mouvements de libération nationale et dans une bonne partie du "tiers- monde". C'est sur cette base qu'il a pu démontrer que le fondamentalisme musulman est une réaction à l'échec économique et politique du nationalisme arabe. [...]
[...] C'est un projet pour vivre autrement en instaurant une société post- patriarcat inédite (Identité projet). Les projets communautaires peuvent donner lieu à des mouvements qui ont une structure basée sur les nouvelles technologies de l'information (Internet, fax) et qui tentent autant que possible, d'attirer par l'événement l'attention des médias. En appui à ce raisonnement, Manuel Castells donne l'exemple de rassemblements novateurs tels que le mouvement environnementaliste et mouvement féministe qui ont pour but de révolutionner les relations humaines. L'intérêt du recours à l'exemple que constitue le mouvement féministe est de mettre en évidence les dangers que ce mouvement communautariste constitue pour ce patriarcat. [...]
[...] Privilégiant une approche basée sur l'analyse stratégique des acteurs, l'ouvrage met en évidence les jeux de pouvoir entre groupes d'individus en montrant que seuls les identités résistances, dans la mesure ou celle-ci deviennent capables de porter un projet alternatif, et les identités projets, peuvent accéder au pouvoir. Mais au-delà de l'appréciation globalement positive de l'ouvrage de Manuel Castells, un reproche peut toutefois être formulé : le recours systématique à la variable identitaire comme facteur explicatif des mutations sociales qui affecte l'ensemble des sociétés, à l'heure de la mondialisation, tend à marginaliser l'importance d'autres variables (comme les transformations des structures économiques ou le renforcement de l'idéologie libérale ) dont le rôle, à coté du boom technologique, ne peut être négligé. [...]
[...] Elles perdent de leurs attraits et, pour tenter de survivre, s'engagent dans une suite d'adaptation sans fin ; courant après la nouvelle société, elles sont devenues des coquilles vides. Ce nouveau rôle des communautés, souligne l'importance des mouvements sociaux novateurs auxquels elles peuvent donner lieu. L'auteur insiste sur la nécessité d'établir des passerelles entre les identités, de favoriser leur coexistence pour faire naître une société différente dans laquelle les individus et les collectivités seraient égaux devant la loi ; c'est selon lui la seule façon de faire de la démocratie à l'ère de l'information. [...]
[...] La variable identitaire est chez Manuel Castells la variable explicative dominante. Ainsi, d'après cet auteur, celui qui veut comprendre aujourd'hui la politique doit commencer par se pencher non pas sur l'économie ou la géopolitique, mais sur l'identité religieuse, nationale, régionale et ethnique de chaque société. "Le pouvoir de l'identité", s'appuyant sur les exemples de contestation sociale que constitue le fondamentalisme religieux (chrétien, musulman, hindou, juif ou même bouddhiste), montre que l'identité, avec le nationalisme, le régionalisme, le localisme et l'ethnicité, est, par le nombre de personne qu'il mobilise, son influence dans la société et la radicalité de ses positions, la forme la plus importante que prend actuellement la réaction contre la pensée unique. [...]
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