Ce texte est extrait du livre La vie de laboratoire. La production des faits scientifiques écrit par Bruno Latour et Steve Woolgar (1979 pour la première édition anglaise). Il relate deux années de travail ethnographique dans un laboratoire californien. Ce chapitre « La fabrication d'un fait, le cas du TRF(H) » illustre, avec un exemple particulier, la problématique générale de l'ouvrage : il s'agit de comprendre par quel processus un fait scientifique, c'est-à-dire une donnée scientifique devenue indépendante de ceux qui l'ont étudiée et reconnue par tous comme fiable, est devenu ce qu'il est. Il est important de comprendre un fait non pas en tant que donnée scientifique mais comme construit sociologique, qu'il s'agit pour les auteurs de mettre en lumière. Leur problématique est clair, aux pages 91 et 94 : « Comment un fait acquiert une qualité qui finit par le faire échapper aux explications sociologique et historique ? (…) Comment un fait brut peut être déconstruit sociologiquement ». Nous essaierons de comprendre les objectifs de leur argumentation, les réponses apportées et surtout la méthode adoptée à travers leurs propres commentaires. Pour cela, une présentation synthétique du texte permettra de le commenter et enfin d'en faire une lecture critique.
[...] Plus litigieux encore est la note 8 p.121 : Le changement d'accentuation se rencontre souvent dans l'étude des religions, mais doit absolument trouver son prolongement dans la science. Il est discutable de considérer la science au même titre que la religion, c'est-à-dire relevant tout autant de la construction sociale. Il semble clair que le fait scientifique établi relève d'une fabrication sociologique, qu'il faut à juste titre déconstruire, comme l'ont fait Latour et Woolgar, pour dépasser une conception historique et descriptive. [...]
[...] ( ) Comment un fait brut peut être déconstruit sociologiquement Nous essaierons de comprendre les objectifs de leur argumentation, les réponses apportées et surtout la méthode adoptée à travers leurs propres commentaires. Pour cela, une présentation synthétique du texte permettra de le commenter et enfin d'en faire une lecture critique Présentation : comprendre la construction sociologique du fait scientifique L'introduction du texte est fondamentale car elle présente clairement la problématique et les objectifs des auteurs : Nous allons tenter de reconstruire certains événements historiques qui ont eu lieu dans notre laboratoire ( ) Notre étude a pour objectifs de fournir la toile de fond des chapitres suivants, d'expliquer l'influence dont jouit le laboratoire ( ) et de renforcer le point de vue que les faits bruts sont parfaitement compréhensibles en termes de leur construction sociale. [...]
[...] Latour & Woolgar, La fabrication d'un fait in La vie de laboratoire Ce texte est extrait du livre La vie de laboratoire. La production des faits scientifiques écrit par Bruno Latour et Steve Woolgar (1979 pour la première édition anglaise). Il relate deux années de travail ethnographique dans un laboratoire californien. Ce chapitre La fabrication d'un fait, le cas du TRF(H) illustre, avec un exemple particulier, la problématique générale de l'ouvrage : il s'agit de comprendre par quel processus un fait scientifique, c'est-à-dire une donnée scientifique devenue indépendante de ceux qui l'ont étudiée et reconnue par tous comme fiable, est devenu ce qu'il est. [...]
[...] Néanmoins, vouloir faire de la vérité scientifique un seul produit sociologique, à l'instar de la religion, demeure critiquable. [...]
[...] On peut alors voir ici une justification de travail de Latour et Woolgar qui donnent un sens (sociologique et non historique) au fait scientifique inaccessible Critiques : limites analytiques et méthodologiques Le raisonnement autour de la notion de contexte présente tout d'abord une faille : il est dit p.130 que la modification du contexte qui, nous l'avons vu, entraîne un changement de direction, est en partie liée aux convictions nous dirons que les autres possibilités logiques ont été écartées au nom des convictions Or p.123, la conviction est définie par des enjeux matériels, mais aussi, et surtout, par les valeurs de jugement ce qui compte comme preuve qui elles-mêmes sont censées être conditionnées par le contexte. Il apparaît donc une incohérence dans les définitions, puisque, pour résumer, le contexte conditionne les convictions, qui entraînent des changements du contexte. Il semble en fait que ce soit l'information supplémentaire qui soit la cause d'un changement de contexte ; mais la question reste en suspend : d'où vient l'information supplémentaire censée dépendre elle-même d'un contexte ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture