Devenu un best-seller aux Etats-unis puis en Europe, La Fin du travail a répandu les thèses provocatrices développées par Jeremy Rifkin dont cet ouvrage a fait la renommée. Pourtant Rifkin était déjà l'auteur de plus de treize ouvrages, tous concernés par l'impact des évolutions technologiques sur l'économie, la population active, la société ou encore sur l'environnement. Consultant en entreprises, Président de la " Foundation on Economic Trends " installée à Washington, l'auteur intervient régulièrement au sein de commissions parlementaires et patronales. Reconnu parmis les 150 personnalités les plus influentes des Etats-unis il est fréquemment l'invité des principales émissions de synthèse de la télévision américaine.
[...] Il n'y a plus assez de travail ? Il pourrait nous suffire d'étendre la notion de travail elle-même pour résoudre nos difficultés, présentes et à venir, semble dire J. Rifkin. Parler de " l'économie sociale " dans un " tiers-secteur " qui se veut non-marchand peut également relever de la gageure. Veut-on rendre toute activité marchande ? Ou plutôt le " travail social " - c'est-à-dire s'occuper de son milieu de vie, de ses proches, de ses voisins, de sa collectivité mais aussi de ses parents âgés par exemple - concrétisé par un " salaire social " est-il une activité marchande comme une autre ? [...]
[...] Un avenir qui est " entre nos mains " et qui peut sonner " le glas de notre civilisation " comme annoncer une " grande transformation sociale " . II. La Fin du travail : une vision provocatrice et prophétique mais dont les positions devraient être nuancées A. Travail ou activité ? Jeremy Rifkin paraît en effet ne pas effectuer de distinction claire entre le travail en tant que tel, limité par des codes de conduite, une organisation précise, un contexte particulier et l'activité humaine de façon beaucoup plus élargie. [...]
[...] Ainsi pour Yvan Craipeau, les " services " définissent de plus en plus des " serveurs et des serviteurs " et ces emploi risquent d'être " très mal payés et sans aucune garantie sociale Enfin, le travail social ne pourra plus n'être constitué que de bénévolat comme celui que Rifkin analyse aujourd'hui, puisque pour être bénévole il faut déjà gagner sa vie. Le recours nécessaire à l'Etat donnera-t-il lieu à des bénévoles salariés par la puissance publique ? Conclusion Le livre de Jeremy Rifkin, La Fin du travail, est passionnant quant à la photographie du monde du travail, présent et à venir, qu'il donne à lire. [...]
[...] Elle insiste sur ce fait en ajoutant : " Il est probable qu'avec ces fabuleuses nouvelles technologies, nous nous retrouverons à travailler plus qu'aujourd'hui. Cela s'est produit aux Etat- UInis depuis cinquante ans. Malgré une incroyable automatisation, les Américains ont travaillé avec plus d'acharnement qu'avant, ces dernières années. En bref, l'idée de la fin du travail est erronée. La technologie ne fait que nous donner la possibilité de mettre fin au travail. Mais ce qui importe, c'est le contexte politique, le contexte économique. Or, à l'heure actuelle, en Europe, la tendance veut que l'on utilise cette technologie pour travailler plus. [...]
[...] Une révolution technologique de plus ? Pourquoi pas ? Le discours tenu par J. Rifkin est réaliste et frappant dans sa documentation plus qu'exhaustive mais cela permet-il pour autant de conclure à une " troisième et dernière révolution industrielle " telle qu'il le fait ? L'on pourrait tout aussi bien considérer ce travail comme significatif et symptomatique d'une époque où un changement est inéluctable mais pas nécessairement ultime. C'est ce qu'évoquent Juliet Schor et Dominique Méda dans un entretien aujourd'hui publié. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture