L'incipit de ce livre nous présente les caractéristiques fondamentales d'une "société de consommation et d'abondance" : les hommes sont maintenant entourés d'OBJETS. Avant, ils l'étaient par d'autres de la même espèce et en faisant cette analogie, Baudrillard offre une nouvelle "écologie de l'espèce humaine" : les objets créent-ils une nouvelle relation sociale ?
Encore une fois, Baudrillard souligne le clivage : on a dépassé le troc et les échanges comme relation sociale pour rejoindre une organisation bien plus grande et qui célèbre l'objet en tant que "bien". Les hommes sont entourés d'objets inanimés et qui, tout en sublimant le pouvoir créateur de l'homme, lui donnent un sentiment de puissance.
Ainsi, la caractéristique principale de l'objet, celle d'être fonctionnelle, utile, commence-t-elle à déteindre sur nous : un nouveau rapport au temps apparaît ; les objets ne survivent plus aux hommes, offrant grâce aux fouilles archéologiques une trace de leur passage mais ils ont eux-aussi un cycle de vie "naturel" : naissance-accomplissement-mort dont l'homme est témoin (...)
[...] On peut retenir aussi cette phrase importante dans l'oeuvre de Baudrillard : production industrielle des différences telle semble être la caractéristique essentielle de la société de consommation, puisque, rappelons-le, c'est l'objet comme signe qui fait la différence. [...]
[...] Cette fatigue de plus en plus caractéristique de notre société de consommation est pourtant en rupture avec l'idéal de bien-être qu'il véhicule. Cette fatigue n'a rien de physique et montre en réalité que cette société de consommation rime avec stress où le bien être individuel et collectif est en danger. Baudrillard avance plusieurs raisons à cette fatigue Premièrement, il la justifie par cette tension, cette compétition perpétuelle entre les acteurs de la société de consommation qui évoluent sans cesse selon une logique de différenciation, sur tous les plans. [...]
[...] Le besoin est illimité dès lors que l'on réalise qu'il est besoin de différence et qu'il se fonde sur le manque. Dénégation de la jouissance ( p 109) A nouveau, Baudrillard évoque un code social de valeurs qui dirige la consommation : on consomme en rapport avec les autres. Baudrillard va même jusqu'à signifier que cette logique de consommation sociale est inconsciente : il faut donc oublier l'importance de l'individu. On consomme collectivement en recréant un langage à travers un système de signes, sans avoir pour finalité la jouissance. [...]
[...] Le Fun-System, ou la contrainte de jouissance ( p 112) Baudrillard explique pourquoi le but de la consommation n'est pas la jouissance. Pourtant, l'homme se fait un devoir de jouir et c'est pourquoi il multiplie objets et rencontres, par peur de rater une expérience, de ne pas vivre pleinement. Ainsi, le penseur montre que nos choix ne sont même plus motivés par nos propres goûts mais résultent de la pression exercée sur le consommateur, l'incitant à essayer, toujours plus. La consommation comme émergence et contrôle de nouvelles forces productives ( p 113) Baudrillard soutient que la consommation est contrainte et illustre son propos avec le crédit qui semble faciliter le paiement et libérer le consommateur qui rentre pourtant malgré lui dans une logique financière que l'auteur appelle dressage Il énonce qu'à travers la Production (force de travail qui crée) et la consommation (achat par ces mêmes producteurs de produits), on contrôle véritablement les masses, tout en leur faisant miroiter pourtant une libération à travers la consommation, le choix dans la variété. [...]
[...] Baudrillard parle d'associations culturelles Les publicités jouant sur la sexualité, la transforment en matière de consommation dès lors qu'elles la censurent en la réduisant à des signes. La poupée sexuée ( p 235) Cette poupée sexuée est l'exemple de cette volonté de restituer le réel artificiellement (nous l'avions vu avant avec les media comme la radio ou la TV qui donnaient une image du réel à partir de fragments), ici en affublant le jouet d'enfant d'un organe sexuel. La sexualité n'est donc plus ici dans sa fonction totale (échange entre deux personnes), elle fait signe et en ceci se fait objet : on s'intéresse à sa valeur marchande et d'usage (comme utilisation du sexe et non plus du désir). [...]
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