Le capitalisme constitue un modèle de développement pour tout pays souhaitant s'insérer correctement sur le marché mondial. Or, on remarque que seuls les pays occidentaux, exceptions faites du Japon et de la Chine, le sont.
On peut dès lors se demander pourquoi le capitalisme ne s'est développé que dans cette aire culturelle. C'est le propos de l'article de Jean Baechler.
Nous étudierons dans un premier temps les apports d'auteurs classiques (Marx et Weber) quant aux origines du système capitaliste ; puis dans un deuxième temps, en quoi Jean Baechler a contribué à faire avancer ce problème.
[...] Or Marx, dans L'introduction générale à la critique de l'économie politique, porte précisément tout son effort sur la détermination de la spécificité du système capitaliste. Si l'on reprend les termes propres à Marx, L'essence du capitalisme réside dans la mise en présence d'un capital et d'une force de travail. Il se produit un échange entre les deux, et c'est cet échange qui fonde le capitalisme on constate que ce qui distingue pour lui radicalement le système capitaliste de tous les autres modes de production, c'est le salariat. [...]
[...] Méthode adoptée Les méthodes précédentes pour tenter de cerner les origines du système capitaliste ont échoué. En effet, lorsque l'on tente d'analyser l'Histoire occidentale, on la découpe en unités isolables Ainsi, les explications apportées sur divers problèmes fonctionnent bien pour chaque unité prise isolément, mais achoppent sur les mutations profondes qui peuvent affecter une société Ce problème demeure insoluble si l'on se limite à une seule discipline. Jean Baechler prône donc l'interdisciplinarité. En effet, l'intellectuel en général n'est pas habitué à penser les grandes articulations de l'Histoire contemporaine donc le long terme. [...]
[...] Jean Baechler, Essai sur les origines du système capitaliste Eléments biographiques : Jean Baechler est né le 28 mars 1937. Agrégé d'Histoire et docteur ès lettres, Jean Baechler a consacré sa vie à l'enseignement et à la recherche : professeur d'Histoire Géographie au lycée du Mans (1962-1966), puis chargé de cours de sociologie à la Sorbonne (1966-1969), chargé de conférence de sociologie à l'EHESS (1968-1986), chargé de séminaire du DEA de sociologie de Paris IV, V et X (depuis 1975), enfin professeur de sociologie historique à Paris IV (depuis 1988). [...]
[...] Tout cela assure la stabilité du marché. Or, la société occidentale, bien que consciente de son unité du fait de la Chrétienté, n'a jamais débouché sur l'unité politique : Pendant des siècles [ les Occidentaux ont vécu repliés sur eux-mêmes Cela entraîne les conséquences suivantes sur l'économie. Les échanges ne peuvent atteindre une certaine importance que dans une aire culturelle homogène. De plus, deux systèmes économiques ne peuvent communiquer entre eux que s'ils se basent sur les mêmes règles ; sinon, il n'y a pas échange du tout, ou bien destruction du plus faible par le plus fort (p.244). [...]
[...] Baechler fait de son côté beaucoup progresser la question des origines du système capitaliste. Il réaffirme l'importance de la définition de l'objet d'étude dans le cadre de toute analyse, et nous propose de découvrir la genèse du capitalisme à travers la genèse de ses éléments constitutifs, à savoir le bourgeois, le marché, le travailleur, et le consommateur. Son article est d'autant plus original qu'il se conçoit comme une réflexion sur le devenir. Et, depuis que l'article a été rédigé (1968), force est de constater que la capitalisme triomphe désormais aussi dans des pays qui l'ont longtemps rejeté, à l'instar de la Chine ou de la Russie. [...]
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