Jacques Ellul sociologue spécialiste de l'influence des nouvelles technologies sur la société et les enjeux que cela représente. Parmi son abondante bibliographie, il publie en 1962 un ouvrage fondateur : Propagandes. Il met en exergue ce phénomène peu connu et souvent mal interprété pour briser les lieux communs qui voudraient associer systématiquement la propagande aux régimes autoritaires, totalitaires. Il met en avant la nécessité pour n'importe quel régime de faire de la propagande, même en démocratie, et le besoin psychologique de l'homme de la subir. De plus, il dénonce l'idée d'une propagande unique, singulière. Pour Jacques Ellul, la propagande a plusieurs visages.
Il écrit son livre en plein période de guerre froide, il voit alors s'affronter deux systèmes idéologiques qui ont recourt à la propagande. Pour lui, la propagande ne s'arrête pas à l'idéologie d'État, mais est aussi la publicité ainsi que les valeurs et les moeurs qu'une société peut promouvoir. Son ouvrage est fondateur puisqu'il met avant la relation étroite entre le propagandiste et le propagandé. De plus, Propagandes montre les effets psychologiques et sociologiques sur une société, ses hommes, ses partis politiques, sa religion. Et même en démocratie alors que des idées contraires se combattent et son libres de s'exprimer, Jacques Ellul montre que l'individu est soumis à une propagande tout aussi forte que dans un régime totalitaire (...)
[...] Il faut que la propagande soit bien organisée, totale, continue. La propagande ne peut être efficace que si elle est hétérogène, Jacques Ellul insiste énormément sur le caractère pluriel de celle-ci comme condition de son efficacité. La Société de masse nécessaire à la propagande. L'ouvrage de Jacques Ellul est innovateur puisqu'il montre comment la propagande moderne peut être efficace et quels sont les mécanismes qui prédisposent une société à sa mise en œuvre. La première condition est l'existence d'une société de masse. [...]
[...] Qu'est-ce que le gouvernement ? Rien, s'il n'a pas l'opinion Napoléon met le doigt sur le caractère fondamental de la propagande. Celle-ci doit permettre à un Etat d'avoir le peuple avec lui. Ainsi, il faut que l'État et le peuple agissent ensemble, il faut faire en sorte que le peuple soit politisé et intéressé par ce que fait l'État. Il faut donc réconcilier l'État et le peuple. La démocratie n'est en fait qu'une forme expression politique de l'opinion des masses De plus, l'opinion publique est quelque chose de très complexe et de très dur à gérer. [...]
[...] Jacques Ellul pense que la propagande amène indubitablement au bipartisme. En effet, il est très difficile d'évoluer et d'avoir une audience importante dans une société dominée par la propagande. Ainsi, il est très difficile pour les petits partis politiques de mettre les mêmes moyens au service de l'action propagandiste. De plus, la propagande simplifie le débat, touche aux instincts et aux fantasmes des individus, alors il y a de moins en moins de place pour les nuances et les raffinements de détails ou de doctrine La propagande modifie complètement la vie des partis politiques. [...]
[...] Jacques Ellul montre que la propagandé entraîne une véritable modification de la personnalité. L'individu va croire la propagande et petit à petit va aussi croire qu'il pense par lui même et que sa réflexion est libre. L'individu va se sentir d'autant plus attaqué quand on réfutera ses préjugés que les les certitudes que la propagande crée sont irrationnelles et profondément ancrées dans l'individu. La propagande crée un individu dénué de tout jugement critique, de toute liberté intellectuelle. La propagande crée un individu inféodé à l'idéologie qu'elle a crée, construit, bâtit pour lui. [...]
[...] Jacques Ellul explique que la propagande entraîne la transformation d'un préjugé en réflexe. En fait, l'ensemble de valeurs transmisses par la propagande vont créer des réflexes systématiques des individus. Et la propagande commencée, on ne peut plus l'arrêter. L'individu propagandé est maintenant façonné et a des réflexes. La propagande ne peut simplement pas stopper car l'individu serait totalement perdu, et ce serait demander à l'homme un trop grand sacrifice, un trop grand redressement qu'il n'est pas prêt à consentir Les effets socio-politiques de la propagande. [...]
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