« L'identité est un sentiment d'être par lequel l'individu éprouve qu'il est un ‘moi' différent des ‘autres' ». Cette définition de l'identité donnée par Isabel Taboada-Leonetti présente bien les deux versants que l'on reconnaît à l'identité. Un versant qui fait appel à la conscience et au subjectif (« sentiment d'être », « un moi ») : notions souvent associées à la psychologie. Et un autre versant qui inclut le rapport à l'autre, l'interaction qui vient s'inscrire ici dans la sociologie.
L'étude de l'identité implique ainsi d'avoir un positionnement à l'embranchement de deux champs d'approches, la psychologie et la sociologie : c'est la psychologie sociale. Pour l'auteure, l'identité est considérée comme le fruit des interactions des individus : le soi s'élabore dans le rapport à l'autre. En effet, l'autre est indispensable dans le processus de prise de conscience de soi et de la naissance du sentiment d'identité.
En effet, on retrouve cela dans les théories psychanalytiques qui postulent que, dans les premiers mois de la vie, c'est la mère qui tient ce rôle de l'autre : on parle du stade du miroir où la mère permet le reflet sur soi du bébé. Cependant, elle n'est pas la seule. En effet, tout l'entourage familial joue un rôle important sur l'enfant.
[...] Et un autre versant qui inclut le rapport à l'autre, l'interaction qui vient s'inscrire ici dans la sociologie. L'étude de l'identité implique ainsi d'avoir un positionnement à l'embranchement de deux champs d'approches, la psychologie et la sociologie : c'est la psychologie sociale[2]. Pour l'auteure, l'identité est considérée comme le fruit des interactions des individus : le soi s'élabore dans le rapport à l'autre. En effet, l'autre est indispensable dans le processus de prise de conscience de soi et de la naissance du sentiment d'identité. [...]
[...] Ces identités assignées peuvent être acceptées, rejetées ou négociées par les minorités. L'auteure va tenter d'élaborer une typologie des réponses et des différentes stratégies employées vis-à-vis de ces identités assignées. Ainsi, en réponse à ces identités assignées par les groupes majoritaires, les minorités mettent en place des stratégies, forme d'expression identitaire, afin de conserver leur identité première dans des différents domaines : dans le domaine culturel, les minorités préservent par l'affirmation leur culture (pratique de la langue, de la religion ) au sein de leur famille ou communauté, là où la majorité n'a pas de contrôle ; dans le domaine institutionnel, par la création d'association ethnique ou communautaire, les minorités affirment leur identité et se donnent une visibilité qui est reconnue par les majoritaires (instauration de lieux de culte, de médias dirigés exclusivement par cette minorité ) ; dans le domaine politique, les minorités ont la possibilité de constituer des parties ou des groupes de pression permettant ainsi de créer des mouvements ayant pour objectif de modifier les rapports sociaux. [...]
[...] En effet, les minorités, qu'elles soient nationales, ethniques, religieuses, économiques ou autres, impliquent toutes des rapports inégalitaires. Nous allons ici nous intéresser aux minorités ethniques. Les caractéristiques des identités ethniques minoritaires sont en grande partie assignées par un groupe majoritaire. En effet, par exemple, les communautés se situent et se définissent en se positionnant par rapport à l'attitude des sociétés d'accueil. Bien souvent, les identités minoritaires sont produites par le regard de l'autre, du majoritaire et du type de relation établi entre majoritaire et minoritaire. [...]
[...] Elle a été étudiée sous différents points de vue, dans différents champs et disciplines, sous différents noms (on peut parler de conscience de soi en philosophie, d'identification en psychanalyse Aborder l'identité implique alors d'avoir déjà fait une lecture de toutes les manières dont la question a été traitée afin de saisir le plus d'aspects possible. Hommage à Isabel Taboada-Leonetti, Cahier de l'URMIS, source : www.urmis.revues.org/ www.wikipedia.org /wiki/Psychologie_sociale. Cf. LACAN, WINNICOTT, WALLON. Formulation que l'on retrouve chez LE BON et LEWIN dans leurs définitions du groupe. DEVEREUX G., Ethnopsychiatre complémentariste, Paris, Flammarion GOFFMAN E., Stigmate, Éditions de Minuit, coll. Le Sens Commun (1re éd. 1963). [...]
[...] Le contournement est une stratégie possible lorsque les ressources du groupe sont plus fortes que les assignations identitaires, qui elles deviennent invisibles voire inexistantes. Le retournement sémantique est une stratégie permettant l'acceptation des identités assignées et des traits stigmatisés dans le cas où ceux-ci subissent un renversement qui transforme ces traits, souvent négatifs, en des attributs positifs. Les individus élaborent ainsi une nouvelle identité qui leur est propre et spécifique à partir de celle qui leur a été assignée. L'instrumentalisation de l'identité assignée est un mode d'acceptation de celle-ci qui se différencie de l'intériorisation par le fait que les acteurs ont ici conscience de la nature sociale et assignée de leur identité. [...]
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