Le XXème siècle est marqué par le changement de regard sur la jeunesse. Alors que le XIXème véhiculait une image romantique de celle-ci, le XXème en dresse un portrait romanesque. Les jeunes ne sont plus décrits comme des êtres révoltés, cyniques et désabusés, mais comme des ‘sujets' mus par un rêve intérieur et par l'imagination. Le mal du siècle n'explique plus le désenchantement de la jeunesse, ce qui l'explique, c'est une « désadaptation temporaire du monde intérieur » .
Ce monde intérieur se caractérise par : la sentimentalité, l'idéalisme, l'intolérance et l'esprit de système (la dialectique), et la mélancolie. L'image que nous nous faisons encore de l'adolescence s'inspire largement de cette description.
[...] Les débuts de la sociologie de la jeunesse Comme nous le rappelle Olivier Galland, la pensée de Durkheim apporte une dimension sociologique à la notion d'éducation. Il met ainsi en évidence le rôle de l'éducation comme socialisation méthodique de la jeune génération'. Pourtant, cette dimension reste lettre morte et, en France, l'adolescence s'analyse plutôt sous la dimension du psychologique. Aux États unis au contraire, une véritable sociologie se met en place. Les sous cultures juvéniles Aux États-Unis, le processus de socialisation de la jeunesse passe de plus en plus par l'école. [...]
[...] On voit également s'élaborer une démarche purement descriptive relative aux manifestations physiologiques de l'adolescence. Dans cette description, l'apparition de la fonction génitale est prépondérante. L'adolescence se redéfinit autour de cette marque typique et la question de la sexualité devient primordiale. Elle est problématique pour l'éducateur qui doit à la fois informer tout en préservant la formation d'images trop vivaces. L'adolescence est un temps de latence sexuelle, la sexualité doit y rester virtuelle, sans accomplissement. Par la suite, Freud prendre la relève concernant ces questions. [...]
[...] Pour Keniston[7] , l'incertitude conduit une partie de la jeunesse à une véritable aliénation. De cette aliénation naissent des tendances régressives comme le refus d'entrer dans l'âge adulte. Pour Eisenstadt[8] la définition culturelle de l'âge est un important constituant de l'identité d'une personne, de la perception qu'elle a d'elle-même, de ses besoins psychologiques et de ses aspirations, de sa place dans la société, et du sens ultime de sa vie Sa pensée s'organise autour de quelques grands axes : l'idée de transition (la jeunesse est une période de transition), la liaison entre les processus psychologiques, historico-culturels et sociaux dans ce qui devrait constituer le fondement d'une sociologie de la jeunesse, la conception de la jeunesse comme période d'apprentissage des normes, le relativisme culturel de la définition d'âges. [...]
[...] Cette transformation au point de vue pédagogique s'explique également par le changement d'état d'esprit des familles. La famille se privatise, elle perd son statut d'institution forte, chacun acquiert progressivement des droits personnels et individuels. Par ailleurs, le processus de socialisation des adolescents se diversifie (école, mouvements de jeunesse). L'adolescent est ainsi plongé dans le groupe de pairs sous le regard attentif et l'orientation discrète de l'éducateur , il va devoir apprendre à devenir lui-même en rencontrant les autres, en confrontant ses désirs au possible . [...]
[...] L'invention de l'adolescence et le début des sciences de la jeunesse chapitre Olivier Galland, Armand Colin, 4e édition Le XXe siècle est marqué par le changement de regard sur la jeunesse. Alors que le XIXe véhiculait une image romantique de celle-ci, le XXe en dresse un portrait romanesque. Les jeunes ne sont plus décrits comme des êtres révoltés, cyniques et désabusés, mais comme des ‘sujets' mus par un rêve intérieur et par l'imagination. Le mal du siècle n'explique plus le désenchantement de la jeunesse, ce qui l'explique, c'est une désadaptation temporaire du monde intérieur . [...]
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