Dans cet essai, Michèle Lamont nous propose une analyse des représentations culturelles qu'ont les ouvriers concernant les immigrés. Il s'agit de comprendre comment ces derniers sont perçus par une catégorie particulière de travailleurs, en l'occurrence les ouvriers, et non pas d'analyser le modèle d'intégration national. Michèle Lamont s'intéresse particulièrement à ce qui fait que les ouvriers vont considérer les immigrés comme faisant parti ou non des « gens comme eux » (« imagined community » or « people like us »). On entend par ce terme la représentation que se font les individus de la communauté à laquelle ils appartiennent. En d'autres termes, il s'agit de définir les critères d'appartenance ou non à ce que les ouvriers définissent comme leur communauté. Michèle Lamont se livre à une comparaison entre ouvriers français et ouvriers américains, mais également à une comparaison entre la place des immigrés et la place d'autres groupes tels que les noirs ou les pauvres.
Pour ce faire, elle a interviewé 45 ouvriers dans chaque pays, au cours d'un entretien approfondi de deux heures. Et ce sont ses conclusions qu'elle présente dans cette analyse. En choisissant de se concentrer sur les ouvriers, elle adopte une démarche qui s'appuie sur une conception de classes. La question de l'appartenance à la catégorie des « gens comme nous » renvoie à la question du sentiment d'appartenance et implicitement à celle de classe.
Pour rendre compte de l'analyse de Michèle Lamont, il convient de présenter tour à tour le schéma de pensée français puis ensuite américain. On se livrera à une analyse critique en conclusion.
[...] Aux Etats-Unis, ce sont au contraire les pauvres et les noirs qui subissent les représentations morales des ouvriers américains, pour ne pas être capables de se conformer au modèle de réussite social. L'analyse de Michèle Lamont est certes pertinente mais peine toutefois à échapper aux clichés et aux schémas que l'on se fait du modèle américain comme du modèle français. Que les ouvriers américains aient du mal à intégrer les noirs et les pauvres n'est pas plus une surprise que le fait que les ouvriers français aient du mal à intégrer les musulmans dans un système qui persiste à vouloir que tout le monde se conforme à la culture républicaine dominante. [...]
[...] How French and American Workers Define Cultural Membership (Michèle Lamont) Source: Michèle LAMONT, How French and American workers define cultural membership in Göran THERBORN (dir.), Inequalities of the world, London, Verso. P93-118 Auteur : Michèle Lamont est une sociologue française qui enseigne à l'université d'Harvard depuis 2003. Elle a beaucoup travaillé sur les questions d'inégalités, de races, de culture, d'immigration, en privilégiant les comparaisons franco-américaines. Dans cet essai, Michèle Lamont nous propose une analyse des représentations culturelles qu'ont les ouvriers concernant les immigrés. [...]
[...] Pour ce faire, elle a interviewé 45 ouvriers dans chaque pays, au cours d'un entretien approfondi de deux heures. Et ce sont ses conclusions qu'elle présente dans cette analyse. En choisissant de se concentrer sur les ouvriers, elle adopte une démarche qui s'appuie sur une conception de classes. La question de l'appartenance à la catégorie des gens comme nous renvoie à la question du sentiment d'appartenance et implicitement à celle de classe. Pour rendre compte de l'analyse de Michèle Lamont, il convient de présenter tour à tour le schéma de pensée français puis ensuite américain. [...]
[...] En définitive, pour un américain, l'attitude face au travail est un point essentiel pour intégrer ou non un immigré à la communauté ouvrière. Il est à noter que ces considérations ne concernent pas tant les immigrés que l'ensemble des résidents. L'appartenance culturelle est directement liée à la réussite sociale. Par conséquent, contrairement aux critères français que retiennent les ouvriers, les Américains sont attachés à la réussite ou du moins au désir de réussite. On comprend donc pourquoi, par conséquent, les pauvres sont exclus de la communauté. [...]
[...] Il me semble difficile, par ailleurs, de pouvoir rendre compte de perceptions à grande échelle en interviewant seulement 45 ouvriers, qui de plus habitent tous en grande ville. Les résultats seraient- ils les mêmes si on avait interviewé plus de gens, de milieux différents, de zones géographiques différentes ? Le choix de la classe ouvrière est lui aussi contestable si l'on considère que son existence au jour d'aujourd'hui est toute relative. [...]
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