Daniel Borillo débute son livre par plusieurs définitions du terme d'homophobie. La sienne tout d'abord : "L'homophobie est l'attitude d'hostilité à l'égard des homosexuels, hommes ou femmes", puis celle du <em>Nouveau Petit Robert</em> : "Homophobe est celui qui éprouve de l'aversion pour les homosexuels" et enfin celle du <em>Petit Larousse</em> : "L'homophobie est le rejet de l'homosexualité, l'hostilité systématique à l'égard des homosexuels".
Cette introduction permet de mettre en évidence le point commun de ces définitions, c'est-à-dire le refus irrationnel, voire la haine envers les homosexuels, mais pour l'auteur, l'homophobie ne se résume pas à cette seule dimension (...)
[...] En ce sens, selon l'auteur, l'Église catholique persiste dans son attitude homophobe. Celle-ci est bien moins flagrante qu'en d'autres temps mais n'en demeure pas moins une réalité. En effet, l'attitude prônée par l'Église à l'égard des personnes homosexuelles cache la crainte que l'homosexualité ne soit mise eu même rang que l'hétérosexualité, ce qui ne peut être imaginé puisque les personnes attirées par des individus de leur propre sexe sont perçues comme présentant deux troubles majeurs que n'auraient pas les hétérosexuels. [...]
[...] C'est ainsi qu'ils peuvent avoir des attitudes homophobes destinées à palier à un sentiment de masculinité fragile. L'homophobie, gardienne du différentialisme sexuel Daniel Borillo, en ne niant pas les différences physiologiques et anatomiques entre les sexe féminin et masculin, propose que les traits de caractères ou les comportements typiques attribuées au féminin et au masculin sont le résultat, non de réalités naturelles, mais bien de conduites socialement apprises et valorisées. De plus, selon l'auteur, les rôles attribués à chaque sexe permettent aux politiciens d'avoir du pouvoir sur les individus. [...]
[...] Et à ce stade, Daniel Borillo propose une nouvelle fois de définir l'homophobie : c'est l'hostilité générale, psychologique et sociale, à l'égard de celles et ceux supposés désirer des individus de leur propre sexe ou avoir des pratiques sexuelles avec eux. Elle rejette également ceux qui ne se conforment pas au rôle prédéterminé par leur sexe biologique et organise une hiérarchie des sexualités et en tire des conséquences politiques RACISME, XÉNOPHOBIE, CLASSISME ET HOMOPHOBIE Daniel Borillo compare l'homophobie au racisme, à la xénophobie et au classisme et déduit que toutes ces formes d'infériorisation participent du même procédé et ont les mêmes buts. [...]
[...] L'homophobie ANTHROPOLOGIQUE L'homophobie anthropologique, selon Daniel Borillo, s'appuie sur l'idée que l'homosexualité ne peut qu'être corrélée à la décadence des sociétés. L'anthropologisme moderne, quant à lui, reconnaît l'homosexualité pour autant qu'elle reste du domaine privé, ne prétend à aucune égalité avec l'hétérosexualité et que la différence des sexes, gage de structuration et de pérennité de la société, soit maintenue. Les individus homosexuels sont soupçonnés de remettre en cause cette différence des sexes, donc de menacer l'ordre social dans ses fondements, ce qui justifie, aux yeux des anthropologistes, une forme de lutte contre l'homosexualité. [...]
[...] C'est la Révolution française qui met fin aux condamnations à mort pour sodomie. Par la suite seront retirées du Code Pénal les sanctions liées aux mœurs contre nature : la liberté individuelle est édictée en valeur fondamentale et la vie privée des individus protégée. Ce nouvel état d'esprit sera remis en question pendant la seconde guerre mondiale, sous le régime de Pétain pendant lequel le Code Pénal sera à nouveau modifié, condamnant à nouveau l'homosexualité. En 1960, les parlementaires français votent un nouvel amendement suggérant que l'homosexualité est une maladie et lui attribuant une place aux côtés de l'alcoolisme et le proxénétisme. [...]
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