L'Homme unidimensionnel Essai sur l'idéologie de la société industrielle avancée, Hebert Marcuse, école de Francfort, marxisme allemand, répression, conscience révolutionnaire, critique sociale, totalitarisme, fiche de lecture
Philosophe et sociologue américain d'origine allemande, Herbert Marcuse naît en 1898 à Berlin dans une famille juive. Il étudie à l'université de Berlin la Germanistik, la philosophie et l'économie politique, puis quitte la capitale pour terminer ses études à Fribourg-en-Brisgau. Il sera l'élève de Heidegger, qui soutient d'ailleurs personnellement sa thèse de doctorat en philosophie sur Hegel. C'est également à cette époque que Marcuse entre en contact avec l'Institut de recherches en sciences sociales de Francfort, qui sera connue par la suite comme l'"École de Francfort", dont il deviendra un des représentants les plus connus. Face à la montée du nazisme, il est contraint de quitter l'Allemagne pour les États-Unis. Il continue à travailler en collaboration avec Theodor Adorno et Max Horkeimer de 1934 à 1940 à l'Institut de recherche sociale, installé en exil à l'Université de Columbia.
[...] C'est une bonne chose que la plupart des gens puissent disposer des arts simplement en tournant le bouton d'un appareil ou en pénétrant dans un drugstore. Mais à travers cette diffusion, les arts deviennent les rouages d'une machine culturelle qui remodèle leur contenu »[9]. En fait, les communications de masse réduisent les domaines culturels à un dénominateur commun : la forme marchande. F. Univers du discours clos Quant au langage et à la parole, c'est le même sort qui leur est réservé dans cette société unidimensionnelle. La logique de la rationalité technologique n'épargne pas cette sphère. [...]
[...] En fait, les gouvernements des sociétés modernes se maintiennent et se renforcent, s'ils sont en mesure de mobiliser, d'exploiter et d'organiser la productivité technique, scientifique : « De la manière dont elle a organisé sa base technologique, la société industrielle tend au totalitarisme. Le totalitarisme n'est pas seulement une uniformisation politique terroriste, c'est aussi une uniformisation économico-technique non terroriste qui fonctionne en manipulant les besoins au nom d'un faux intérêt général »[2]. Et ce totalitarisme est tout à fait compatible avec un pluralisme de partis et des institutions démocratiques, ou plutôt un cadre qui se prétend comme tel. Émerge alors un nouveau style de vie, fondé sur la production et le travail, et qui devient de plus en plus universel. [...]
[...] En dépit de cette position, Marcuse fut considéré comme l'un des plus grands représentants du marxisme allemand. Ses écrits sont d'ailleurs restés pendant longtemps largement ignorés hors des cercles académiques. Cependant, écrit en 1964, L'Homme unidimensionnel va connaître un retentissement planétaire avec la vague contestataire des années 1960-70 et faire entrer Marcuse sur la scène politique. Dans cet ouvrage, l'objectif de Marcuse sera d'analyser par quels moyens et sous quelles formes la répression et la domination s'exercent dans les sociétés industrielles avancées. B. Structure de l'ouvrage L'ouvrage se compose de trois grandes parties : 1. [...]
[...] Ce mouvement s'inspire des idées antiautoritaires développées entre autres par Marcuse et reprises plus tard dans la Neue Linke (Nouvelle Gauche). En réclamant « l'abolition des relations de concurrence entre hommes et femmes par une révolution socio-économique », l'Aktionsrat fit un lien explicite entre les structures répressives de la société et les rapports de domination entre les sexes. Ce comité réclamait de nouvelles formes de vie pour les femmes et les enfants, la révolution des relations entre hommes et femmes et une éducation antiautoritaire. [...]
[...] On est face à une civilisation qui fait du superflu un besoin, et transforme les objets en dimensions ou prolongements du corps. La réalité technologique a si bien envahi l'espace privé, que l'individu va plus loin que la simple adaptation avec la production et la consommation de masse, ou encore avec la psychologie industrielle. Marcuse emploie le terme de mimesis[5], pour décrire l'identification immédiate de l'individu avec cette société dans son ensemble. D. Enfermement de l'univers politique Après avoir introduit les bases de son raisonnement, et exposé les enjeux relatifs à la notion de « société close », Marcuse transpose sa réflexion à différents domaines de la société, afin de démontrer que pratiquement aucune sphère n'échappe à cette logique de la société capitaliste. [...]
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