L'Homme, depuis la nuit des temps, a suivi un cours empreint de nomadisme. Tous les hommes ne sont pas des nomades, mais ils sont tous des voyageurs de par leur culture. Deux écoles envisagent l'avenir du phénomène : une prétend que l'homme nomade disparaît avec l'avènement de la modernité et de la technologie, l'autre affirme au contraire qu'il est en expansion (mondialisation…).
Jacques Attali tente d'analyser l'avenir de l'Homme nomade en s'appuyant sur Averroès, considéré comme le « premier nomade intellectuel moderne », qui expliquait qu'« une théorie ne mérite qu'on s'y intéresse que dans la mesure où elle peut s'exprimer en quelques lignes, s'exposer en quelques pages et se démontrer en plusieurs chapitres. » C'est ce que l'auteur se propose de faire ici.
[...] Les migrants sont de plus en plus considérés comme des moteurs de l'Histoire, ce qui fait dire à l'écrivain Edward Said que la libération est dans les énergies décentrées et exilées qui s'incarnent aujourd'hui dans le migrant ».Le cinéma se développe et constitue un mode essentiel de voyage imaginaire. C'est ainsi que de nos jours plus d'un milliard de voitures circulent dans le monde, et qu'un milliard d'individus voyagent par avion chaque année. Un chiffre parlant : le nombre de touristes est multiplié par 40 entre 1950 et 2003. [...]
[...] Ils s'isolent ainsi de plus en plus, mais sont rejetés par les hypernomades. Les repas sont individuels, les vêtements sont nomades (jogging ) et les couples fragiles. Ceux qu'on appelle les sédentaires ne le sont en fait que lorsqu'ils dorment. Les États-Unis, pour conserver leur domination sur le nomadisme marchand, se doivent de maîtriser parfaitement les moyens de transport (comme le cheval, le gouvernail à étambot, les caravelles et le chemin de fer furent à la source de leadership dans l'Histoire). [...]
[...] Jacques Attali remarque cependant que le rejet de tout mouvement par les pays conduira ces derniers au déclin : pour éviter cela, ils devront accepter l'entrée de plus en plus de migrants dans leur territoire pour se rajeunir et se nomadiser à nouveau. Le soldat, le marchand, le prêtre, le citoyen L'Empire sédentaire américain n'est pas menacé de l'extérieur, mais de l'intérieur et des nomades faisant pression aux frontières. Ces nomades sont des religieux, des marchands et plus globalement des citoyens du monde, soit le marché, la religion et la démocratie, les trois nouvelles forces nomades rivales des États-Unis. [...]
[...] En plus des marchands génois, anglais et hollandais arrivent sur les routes des nomades intellectuels, des artistes français et italiens comme Rossini, Goldoni et autres. On voit aussi Bach, Mozart et Haendel composer pour toutes les cours d'Europe. Le philosophe Spinoza est ainsi le représentant ce cette culture européenne qui se dessine. Toutefois, cette mondialisation des idées s'accompagne de fortes inégalités : le travail forcé et l'emprisonnement deviennent systématiques, la famine touche la période 1657-1662. En 1687 la chasse aux mendiants repart de plus belle avec la condamnation à vie aux galères pour les mendiants valides, tandis qu'on rase et on bannit les mendiantes. [...]
[...] Ces récits se basent sur des paraboles d'épopées, d'expériences, de longs voyages. Pour illustrer ces récits, les Homo sapiens sapiens représentent leurs voyages à l'aide de symboles (le labyrinthe signifie le destin). Les bases de nos civilisations se trouvent ainsi dans les millions d'années de préhistoire nomade qui ont permis à nombre d'inventions de voir le jour (feu, outils, art, commerce, loi). À chaque fois, une innovation sert d'abord le domaine spirituel, avant d'être ramenée au matériel (ex. : le feu pour le rituel avant d'être une arme contre le froid). [...]
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