Les Héritiers - Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron

Thèmes abordés

Les Héritiers, Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, consommation, culturelle, reproduction, inégalités, privilège

Résumé du document

Reconnu internationalement comme l'un des maîtres de la sociologie contemporaine, Pierre Bourdieu a été l'un des rares intellectuels humanistes engagés de la fin du XXe siècle.

Jean-Claude Passeron est un Sociologue français né en 1930, Agrégé de philosophie et docteur en sociologie, il est aujourd'hui directeur d'études à l'école des hautes études en sciences sociales.
Bourdieu et Passeron sont des sociologues néo-marxistes, c'est-à-dire qui sont dans le prolongement de l'analyse marxiste et décrivent fréquemment, dans leurs oeuvres, les inégalités sociales.
Les Héritiers est une étude sociologique, oeuvre lucide et condensée sur le système scolaire français, notamment sur les étudiants dans l'enseignement supérieur entre 1960 et 1963. En effet, les auteurs partent du constat de l'inégale représentation des différentes classes sociales dans l'enseignement supérieur et s'interrogent sur les mécanismes scolaires de reproduction sociale et sur les facteurs de différenciation de la réussite scolaire.

Extraits

[...] Le capital culturel s'hérite, étant aussi transmis par la famille il facilitera l'accès aux écoles de prestige pour les enfants des classes favorisées par une sorte de connivence de langage et de valeurs entre ces enfants et le système scolaire. Ce capital culturel diffère selon l'origine sociale auquel un individu appartient et cette différence est la source des inégalités d'accès à l'enseignement supérieur. - Les étudiants. Les étudiants sont des individus engagés dans le cursus d'enseignement supérieur. Sur ce sujet, les auteurs montrent que les étudiants ne constituent pas un groupe social homogène, d'une part au niveau des aspects materiels qui varie, selon les étudiants, en fonction de leur origine sociale. [...]

[...] En effet, les catégories sociales des plus défavorisées sont toujours sous-représentées dans l'enseignement superieur. L'ouvrage a également enrichi les connaissances sur la condition étudiante. [...]

[...] Le privilège culturel est si important que le privilège économique n'apporterait pas vraiment d'égalité. Le privilège culturel est bien présent et est la cause principale des inégalités d'accès à l'enseignement supérieur. L'ascension, dans la hiérarchie scolaire, est donc pour les défavorisés une acculturation c'est à dire un assimilation d'une culture qui leur est différente et étrangère à leur culture sociale, et pour les favorisés, qui ont le privilège culturel, il s'agit d'une continuité par rapport à leur culture d'origine. L'origine sociale a un rôle primordial dans les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur. [...]

[...] - Les étudiants en quête de consommation culturelle. Pour Bourdieu et Passeron, le milieu étudiant tient une certaine unité de la signification que les étudiants attachent à leurs pratiques. Les étudiants se ressemblent par la nature du rapport qu'ils entretiennent avec ce qu'ils font. Ce rapport se définit d'abord négativement par le refus de la nécessité, de toute détermination de soi par l'origine sociale ou par une définition préexistante de l'étudiant, pour se poser soi-même comme libre arbitre culturel. Mais ce rapport se définit aussi positivement par la reconnaissance de la valeur de la culture, et de la valeur de maîtres à penser et à vivre, modèle de ce qu'est l'intellectuel. [...]

[...] Passeron et Bourdieu dénoncent ces inégalités devant l'école, l'exclusion scolaire des enfants de catégories populaires. L'école privilégie les enfants et étudiants des classes dominantes ce qui permet de renouveler l'ordre social tout en conservant sa hiérarchie. Enfin les auteurs apportent des solutions sur la démocratisation de l'enseignement, il faut s'interroger sur ses origines socioculturelles (passé, pays, parents) avant d'entrer à l'école, refuser les faux semblants pédagogiques, les professeurs doivent changer de comportement et ne plus fermer les yeux sur les inégalités que l'école perpétue. [...]