Les héritiers, les étudiants et la culture, Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, enseignement supérieur, vision de l'avenir scolaire, choix des élus, cadre de l'université, milieu étudiant, années d'études, pédagogie, fiche de lecture
Tout d'abord, il faut relever que, en raison des chances objectives d'accéder à l'enseignement supérieur, la vision de l'avenir scolaire ne peut être subjectivement la même entre un enfant de cadres supérieurs (58,5 %) et un enfant d'ouvrier (1,4 %). Le premier vit nécessairement dans un milieu dans lequel ces mêmes études constituent un destin banal.
[...] Les étudiants n'ont donc ni les outils ni l'habitude du travail en équipe. Ceci explique, selon les auteurs, l'échec fréquent de ces travaux collectifs. Par conséquent, les étudiants ne constituent pas un groupe social homogène, indépendant et intégré. Les auteurs développent alors une idée passionnante. Leur condition même expliquerait que les étudiants parisiens, observer par eux pour les besoins de leur étude a tendance à « substituer à la critique du réel le terrorisme conceptuel de revendication verbale qui se satisfait pour une bonne part dans le seul fait de se formuler ». [...]
[...] Ceci vaut pour les étudiants comme pour les professeurs. Les travaux universitaires restent des exercices du « comme si ». Il ne s'accompagne pas de gratifications liées à l'exercice professionnel. Par conséquent, il suffirait que les étudiants acquièrent une vision rationnelle et réaliste de leurs conditions pour reléguer le professeur « au rôle d'auxiliaire pédagogique ». Le système éducatif semble avoir pour fin davantage la formation d'homme cultivé plutôt que d'hommes de métier. Cependant, cette irréalité n'apparaît pas de manière égale pour tous les étudiants, car elle est fonction des chances objectives de l'avenir professionnel espéré, dépendent non seulement des déterminismes sociaux, mais également des facultés et à l'intérieur d'elles, des filières. [...]
[...] Les étudiants et la culture - Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron (1964) Les héritiers. Les étudiants et la culture. Paris : Les éditions de minuit. L'ouvrage de Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron est une référence de la sociologie moderne. Pierre Bourdieu lui-même le sociologue le plus cité de la seconde moitié du XXe siècle. Son travail et ses années font l'objet aujourd'hui encore d'un grand nombre de publications, de traduction, de contestation, etc. Cette fiche de lecture a pour vocation de présenter le travail de Bourdieu et Passeron de manière synthétique. [...]
[...] Le professeur à l'initiative et décrète les besoins culturels nobles et ceux qui ne le sont pas. Cependant, il faut noter que l'université s'adresse à des personnes déjà convaincues de l'utilité et de la légitimité de la culture dispensée. L'examen quant à lui est particulièrement irréel, puisque déconnecté du monde concret. Il s'approche, selon les auteurs plus vieux que du travail. Professeurs et étudiants peuvent percevoir cette irréalité ou en plaisanter tout en continuant de s'y investir personnellement et entièrement. [...]
[...] Jeu sérieux et jeux du sérieux La vie étudiante est une vie particulière. De manière générale, des antagonismes courants voient la limite qui les sépare dissoute (bavardage/discussion réglée, culture libre/culture imposée, exercice scolaire/œuvre personnelle, etc.). Le temps de l'étudiant est un temps flottant qui ne rassemble pas les étudiants, puisqu'ils n'ont en commun que le fait d'être en dehors des temps collectifs. De même, ce n'est pas l'espace, mais l'usage de l'espace réglé dans le temps qui fournit à un groupe un cadre d'intégration : on observe de signe d'intégration des étudiants que lorsqu'ils sont contraints de s'organiser dans le cadre d'un travail commun prescrit par l'université. [...]
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