Granovetter Mark, Le marché autrement

Résumé du document

Mark Granovetter est spécialisé dans l'étude de propagation d'informations via des réseaux sociaux, connus sous le nom de « force des liens faibles ». Dans Le marché autrement, ses essais nous permettent de prendre conscience de la réalité des marchés économiques qui sont indissociables des notions de microsociologie et de macrosociologie. Il nous expose ses thèses grâce aux écrits de sociologues et grâce à des exemples précis.

Trois thèses sont mises en avant :
Le marché n'est rien sans les réseaux, les liens faibles et forts, de chaque individu.
L'idée d'isolement n'est pas compatible avec une étude socioéconomique. Il faut considérer un groupe et ses interactions.
Les institutions économiques sont le résultat d'un long processus.

Extraits

[...] Mark Granovetter s'oppose au concept de Williamson visant à traiter en interne les opérations compliquées d'une entreprise. Cela reviendrait à surestimer l'ordre qu'entraîne la hiérarchisation organisée. De plus, l'homme ne peut pas être uniquement sous-socialisé (concept de l'économie classique et néo-classique). Pourquoi ne pas utiliser la fraude et la violence si le but ultime, d'un individu ou d'une institution, consiste à satisfaire son propre intérêt ? Il est possible de parler de respect motivé par la peur de perdre sa réputation. [...]

[...] Elle définit le seuil de chacun. C'est l'effet domino ou de rétroaction positive Il existe un rapport entre le seuil et le bénéfice. Ce rapport est déterminant qu'en à la prise de position dans l'émeute. La variabilité du seuil est la finalité d'un ensemble de facteurs : en effet certains événements permettent une requalification du seuil. Par exemple l'arrivée des CRS. Certains acteurs seront plus frileux, devant l'arrivée des forces de l'ordre, à entrer dans le conflit. Puis la nature même des individus présents est déterminante : si des personnes que nous connaissons prennent part à l'événement, nous serons plus enclins à les suivre. [...]

[...] Ainsi, le programme que nous impose la sociologie économique que nous défendons consiste à développer une analyse théorique, accordant une place centrale aux événements contingents qui interviennent lors de la construction réelle des institutions économiques (p.222) Conclusion Les institutions économiques ne sont pas une finalité de décisions d'individus ou d'organismes, mais bien le fait de réseaux et de liens sociaux. Il faut alors considérer les institutions comme des liens permettant le bon fonctionnement d'un marché élaboré par des individus, leur comportement et leurs interférences. Il faut cultiver ses liens faibles, car ils permettent l'évolution professionnelle. La considération d'une institution ne peut être basée sur l'atomisation des individus, mais bien sur un comportement individuel influencé par des groupes. [...]

[...] Selon Mark Granovetter, un individu reste plus longtemps dans une entreprise lorsque son poste correspond à ses attentes, ce qui explique le fait que la mobilité soit plus présente au début d'une carrière. Cette qualité de travail ne permet pas une meilleure productivité. Le salaire est déterminant dans la notion de productivité d'une entreprise. C'est le salaire d'efficience le salaire atteint par un employé, qui lui fait se sentir payé à sa juste valeur. D'où l'importance des contrats implicites : promesses de promotions ou d'augmentations. [...]

[...] Le développement de la théorie sociologique passe donc nécessairement par une analyse des relations entre les niveaux macro et micro (p.72) Modèles de seuils du comportement collectif Le seuil : proportion nécessaire de personnes adoptant une action, pour que cette dernière soit adoptée par d'autres personnes. Le bénéfice : ce que retire une personne en adoptant une action. Mark Granovetter nous explique les notions de seuil et de bénéfice grâce à l'exemple de l'émeute. Un acteur déclenche l'émeute. Les individus environnants étudient le bénéfice qu'ils obtiendront en prenant part à l'émeute. Chaque individu à besoin d'une quantité d'émeutiers pour y prendre part à son tour. [...]