Ghettos du gotha, grande bourgeoisie, Monique Pinçon-Charlot, Michel Pinçon, L'Almanach du Gotha, liens du pouvoir, exemple de Neuilly, Didier Wirth, pouvoirs publics, mobilisation permanente, critique interne, critique externe
C'est après cinq ans de retraite de la scène universitaire que les sociologues et chercheurs au CNRS, Michel Pinçon et Monique Pinçon Charlot, publient Les ghettos du gotha. Cet ouvrage s'inscrit dans la lignée de leurs travaux portant sur la grande bourgeoisie. Leur entreprise d'étudier la classe de la grande bourgeoisie a débuté dès 1989 avec l'ouvrage Dans les beaux quartiers et s'est poursuivie sur plus de dix ouvrages sur le sujet. Cette entreprise demeure originale et intéressante, parce qu'il est complexe de pénétrer et d'étudier de tels milieux du fait de leur manque de perméabilité. Les auteurs entendent revenir sur l'idée que l'on se fait d'un militant. En effet, il est fréquent d'associer militantisme et mouvements politiques populaires. Pourtant, le militantisme mondain existe également, bien qu'il soit moins reconnaissable. S'il existe de nombreuses études portant sur les mobilisations collectives des classes populaires et moyennes, les travaux sociologiques sur la mobilisation collective de la grande bourgeoisie se font plus rares. Les auteurs désirent combler cette « lacune » en se penchant sur la gestion de l'espace de la grande bourgeoisie. Il s'agit ici d'étudier les moyens et stratégies déployés pour défendre et conserver leur espace.
[...] L'exemple du château de Beaurepaire met en lumière le fait que la grande bourgeoisie occupe les lieux de pouvoirs, puisque l'église et la mairie se situent dans le domaine du château. La désaffection de cette classe pour les Champs-Élysées souligne l'opposition « bas » et « haut » entre strates sociales. La grande bourgeoisie a su s'internationaliser de sorte qu'elle dispose d'intérêts aux quatre coins du monde. Aller à l'étranger peut aussi être un moyen de s'exiler fiscalement.Des intérêts convergents entre familles et pouvoirs publics à la mobilisation permanenteMonique et Michel Pinçon-Charlot s'intéressent ensuite aux relations qu'entretient la grande bourgeoisie avec les pouvoirs publics. [...]
[...] Les ghettos du gotha : au cœur de la grande bourgeoisie - Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon (2007) C'est après cinq ans de retraite de la scène universitaire que les sociologues et chercheurs au CNRS, Michel Pinçon et Monique Pinçon Charlot, publient Les ghettos du gotha. Cet ouvrage s'inscrit dans la lignée de leurs travaux portant sur la grande bourgeoisie. Leur entreprise d'étudier la classe de la grande bourgeoisie a débuté dès 1989 avec l'ouvrage Dans les beaux quartiers et s'est poursuivie sur plus de dix ouvrages sur le sujet. [...]
[...] En effet, c'est cette installation de la grande bourgeoisie dans certains quartiers qui génère de la spéculation immobilière.La principale limite des Ghettos du gotha est liée au fait que le livre s'apparente davantage à une succession d'exemples, qu'à une véritable argumentation - bien que le livre soit classé comme étant une enquête-. Le lecteur peut être quelque peu perdu dans cet enchaînement d'exemples et de cas étudiés. Il aurait été nécessaire de faire une conceptualisation à chaque début de partie. De plus, si les auteurs précisent s'inscrire dans la lignée bourdieusienne, ils n'évoquent ces concepts que dans la conclusion. La théorie marxiste et les notions de « classes en soi » et « classes pour soi » sont également peu mobilisées. [...]
[...] Ils distinguent également les deux formes de capitaux dont dispose la grande bourgeoisie : le capital patrimonial du capital mondain. Le premier regroupe le capital économique correspondant aux biens et aux propriétés immobilières, le capital culturel, social- les relations- et le capital symbolique associé aux titres de noblesse. Quant au capital mondain, il renvoie aux moyens déployés par cette classe pour assurer la reproduction sociale. Ce capital est indissociable du groupe. La grande bourgeoisie possède encore une majorité de pouvoirs en France : du pouvoir politique au pouvoir culturel. [...]
[...] Ce sont aussi des moyens de faire perdurer l'idée selon laquelle la grande bourgeoisie agit pour le collectif. L'exemple de la vente aux enchères souligne le fait que cette classe dispose de « l'exclusivité des beaux objets et des objets de valeur ». Ces enchères sont un moyen de s'assurer que le patrimoine matériel se vende à une personne de la même « lignée ». Enfin, le couple de sociologues se penche sur le caractère permanent de la mobilisation discrète de cette classe. [...]
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