Eric Maurin décrit, à partir des données de l'enquête Emploi de l'INSEE, la société française, marquée par un séparatisme social, qui va bien au-delà des quartiers difficiles. Ainsi, le « ghetto français » n'est pas seulement un affrontement « entre les exclus et les inclus ». C'est plutôt le fait que chaque groupe social cherche à fuir le groupe qui lui est inférieur dans l'échelle sociale. Le livre met en valeur ces stratégies d'évitement. De plus, Eric Maurin analyse de manière précise ce phénomène et dénonce le discours médiatique qui simplifie souvent la ségrégation urbaine par le cas des banlieues (...)
[...] Le livre met en valeur ces stratégies d'évitement. De plus, Eric Maurin analyse de manière précise ce phénomène et dénonce le discours médiatique qui simplifie souvent la ségrégation urbaine par le cas des banlieues. Chapitre 1 : La société de l'entre soi L'auteur dénonce le phénomène de ségrégation urbaine qui conduit chaque groupe social à rester entre soi». Il fait un état des lieux de la ségrégation actuelle. Ainsi, on assiste à une concentration des pauvres dans certains quartiers cependant les clivages sociaux sont beaucoup plus complexes que cela. [...]
[...] Il existe une ghettoïsation par le haut tandis que des ghettos d'immigrés se développent. Eric Maurin insiste sur le choix du lieu de résidence qui est un marqueur social En effet, il n'y a pas de mobilité résidentielle car le niveau socioprofessionnel des familles qui s'installent dans un quartier est le même que celui des familles qui habitent déjà le quartier. L'auteur dénonce cette ségrégation territoriale car elle pèse de tout son poids sur le destin de chacun. Par exemple, certains enfants ou adolescents grandissent auprès d'un voisinage côtoyant le chômage, la précarité alors que d'autres vivent dans un milieu plus protégé où l'échec scolaire est rare. [...]
[...] La mixité sociale permet-elle de le réduire? Les initiatives du Gouvernement, aidant les familles de quartiers défavorisés à inscrire leurs enfants dans des écoles dites cotées, révèlent l'importance de la composition sociale des classes sur le destin des élèves. Eric Maurin parle de destins convergents et en arrive à la conclusion que le lieu de résidence est un enjeu crucial sur le destin de chacun. Le déficit de mixité sociale enferme les individus dans un destin écrit à l'avance Chapitre 3 : Ségrégation et politiques sociales Comme on l'a vu la ségrégation sociale influence fortement les destins individuels. [...]
[...] Cependant pourquoi échouent-elles? La loi sur la solidarité et la rénovation de 2000 a instauré des pénalités financières pour les communes ne respectant pas le seuil de 20% de logements sociaux. Des politiques ciblées ont été mises en place comme celle des ZEP (zone d'éducation prioritaire). Il s'agit d'augmenter l'effort de la collectivité envers les écoles et les collèges de quartiers défavorisés (postes supplémentaires). Cependant, cette politique est très décevante au regard de son coût et ne prend pas en compte les stratégies d'évitement par exemple. [...]
[...] L'effet multiplicateur est accentué par la ségrégation urbaine. Conclusion de l'auteur : Eric Maurin insiste sur le fait que, contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, les mécanismes de la ségrégation traversent toute la société et pas seulement les quartiers difficiles. La défiance, la recherche de l'entre soi, les stratégies d'évitement affectent tous les groupes sociaux. La ségrégation territoriale est dangereuse car elle enferme les individus, elle verrouille l'avenir Pour lutter contre celle-ci, Eric Maurin émet des propositions : donner davantage aux jeunes les plus démunis (politiques publiques pour le logement, la santé . [...]
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