Eric Morin, sociologue français, décrit dans son ouvrage la société française marquée par un séparatisme social, ou bien autrement dit par une ségrégation urbaine ; soit une répartition inégale des hommes et des activités dans l'espace urbain qui s'accompagne de discrimination sociale dans les domaines du logement, de la santé et de l'éducation. L'auteur cherche à montrer que ce séparatisme social ne s'arrête pas aux quartiers difficiles mais concerne l'ensemble de la société. En somme, l'affrontement ne s'arrête pas seulement entre les exclus et les inclus mais touche toutes les parties de la société. En effet, chaque classe sociale cherche à fuir la classe inférieure à elle et à se rapprocher de la classe supérieure à elle.
Le sociologue s'appuie alors sur des données de l'enquête Emploi de l'INSEE. Cette enquête menée chaque année a pour but de faire un constat objectif sur la ségrégation spatiale et d'offrir ainsi une image sur son évolution dans le temps. Elle est donc constituée à partir d'un échantillon de voisinages de 30 à 40 logements adjacents et peut donc examiner la ségrégation spatiale et la morphologie sociale des voisinages sur les destins de leurs habitants. Morin étudie donc la répartition de chaque classe sociale étudiée et les compare ensuite à une situation théorique de « mixité parfaite ».
[...] Enfin, dans le chapitre trois, Ségrégation et politiques sociales, Morin cherche donc à observer les propositions émises par les politiques pour limiter ce séparatisme et tente lui-même de trouver des solutions. Il distingue deux grandes possibilités. La première est d'atteindre une justice sociale et donc d'accéder à une mixité sociale. Cette solution se veut quasi-impossible. La deuxième consiste à réduire les effets de la ségrégation urbaine c'est-à-dire, aider les plus démunis. Depuis une vingtaine d'années, des politiques essayent d'y remédier sans vraiment y parvenir. La création des ZEP (zone d'éducation prioritaire) par exemple, illustre bien l'échec que connaît le gouvernement. [...]
[...] Bon nombre de problèmes contemporains sont liés au séparatisme urbain mais on ne met pas en place les bons moyens pour les résoudre. Pour conclure, je trouve cet ouvrage pertinent du fait qu'il nous montre ce que les grands médias nous cachent. En effet, le fait que chaque classe essai de fuir celle qui la succède, ou bien encore que les cadres étaient omniprésents en centre-ville étaient pour moi des idées assez floues. Ensuite, le fait de s'apercevoir que la couleur de peau peut-être encore un critère sur le marché du logement est une idée choquante et difficile à concevoir, comme nombreux autres critères comme celui du niveau des diplômes. [...]
[...] Le ghetto français est donc dans sa lignée, puisqu'il étudie de manière approfondie une inégalité qui touche l'ensemble des Français, l'inégalité spatiale et qui reste majeure dans l'avenir et le destin de chaque individu. Le ghetto français pourrait être une base pour des politiques en manque d'inspirations. En effet, il parait urgent de révolutionner quelques réformes mises en place pour limiter la ségrégation sociale mais qui restent en échec. La loi SRU par exemple, créer pour établir au sein de toutes les villes de logements sociaux est en échec relatif. Certaines villes préfèrent payer des pénalités plutôt que de construire des logements sociaux qui nuiraient à leurs images. [...]
[...] L'auteur dénonce ici le phénomène de ségrégation urbaine qui conduit chaque groupe social à rester entre soi En étudiant la ségrégation actuelle, Morin constate qu'il y a bien une concentration des pauvres dans certains quartiers mais que les clivages sociaux sont bien plus complexes en réalité. Au cours des 20 dernières années, la classe ouvrière a reculé tandis que les cadres ont gagné en importance. On assiste alors à des phénomènes d'embourgeoisement Les cadres migrent en centre-ville, dans les beaux quartiers. Morin appelle cela la ghettoïsation par le haut Parallèlement, les ghettos d'immigrés ou de classes populaires n'ont pas significativement augmenté par rapport aux années 1980. [...]
[...] L'éducation devrait promouvoir une école moins sélective pour un véritable collège pour tous En somme, l'auteur insiste sur le fait que, contrairement à ce que beaucoup pensent, les mécanismes de la ségrégation urbaine traversent toute la société et pas seulement les quartiers défavorisés. La recherche de l'entre-soi, les stratégies d'évitement touche toutes les classes sociales. Mais ce séparatisme est dangereux car il enferme tous les individus et détermine leurs avenirs. II Analyse critique Le sujet du séparatisme social est un sujet récurrent dans notre société. Bon nombre de sociologues, économistes ou théoriciens ont déjà tenté d'étudier ce phénomène, de façons diverses. [...]
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