Notes de lecture sur un ouvrage qui actualise la position de l'Eglise catholique au sein de la société. Le besoin de connaître la position actualisée de l'Eglise au sein de la société et par rapport à l'Etat libéral met en évidence l'utilité de tels écrits, d'autant plus que le modèle de l'Etat libéral s'est étendu dans de nombreuses parties du monde, entraînant avec lui des interrogations et des débats -notamment sur le rôle des Eglises- au sein de la société
[...] La théorie de la libération, "version récurrente de l'hérésie millénariste" fondée sur l'augustinisme politique, a cherché à définir selon une méthode positive un ordre social parfait ; le risque en est dans la dérive théocratique. C'est pourquoi l'Eglise se doit de réactualiser la politique comme prudence. C'est ainsi l'objet de la doctrine thomiste du compromis : elle accorde à la politique toute sa légitimité morale dans son ordre propre, à savoir celui des choix contingents dans un ordre social donné. [...]
[...] Seuls 18% des Français interrogés estiment que l'Eglise n'intervient pas assez dans la vie politique et les questions de moeurs. Tous ces chiffres ne semblent pas converger vers la possibilité d'installation d'un Etat confessionnel. Il sont dûs à la position désormais marginale, minoritaire, de l'Eglise dans la société et surtout de ses avis dans les domaines des moeurs (problème de la contraception, de l'avortement, de la transmission du SIDA), de la science (génétique, naissances "artificielles") et même de sa propre structure (hiérarchie, autorité contestée du Pape, célibat des prêtres, ordination des femmes . [...]
[...] C'est pourquoi cet ouvrage du père Garrigues reste toujours d'actualité. Le besoin de connaître la position actualisée de l'Eglise au sein de la société et par rapport à l'Etat libéral met en évidence l'utilité de tels écrits, d'autant plus que le modèle de l'Etat libéral s'est étendu dans de nombreuses parties du monde, entraînant avec lui des interrogations et des débats -notamment sur le rôle des Eglises- au sein de la société. Principales idées de l'ouvrage Malgré l'impression laissée par de nombreux sermons et écrits , "la société pluraliste n'est pas si réfractaire à l'évangile". [...]
[...] Mais, même si l'encyclique du 23 mars 1937 continue à condamner le communisme, les encycliques de 1931 (Non abbiamo bisogno) et de 1937 (Mit Brennender Sorge mars) mettent en évidence un changement d'attitude de l'Eglise, alors que les conditions changent peu ou plutôt s'aggravent, qui tendrait à limiter cette justification de sa position par "l'hypothèse" . L'analyse du Père Garrigues sur l'extension abusive du principe démocratique lui permet de montrer que l'Eglise elle-même ne doit pas être touchée par ce principe démocratique, mais seulement guidée par ses principes de base. [...]
[...] L'ouvrage du Père Garrigues est donc à la fois utile et pertinent dans la mesure où il explique les choix de l'Eglise catholique -présents et passés- dans la perspective de ses fondements philosophiques et doctrinaires intangibles. Mais vouloir créer un Etat confessionnel en maintenant son caractère libéral semble manquer de cohérence, car c'est vouloir créer un système politique fondé sur la liberté et le principe du pouvoir de la majorité, et à la fois sur l'Eglise, qui, elle représente une minorité . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture