Vanessa STETTINGER est maître de conférences en sociologie et fait partie du Centre de Recherche « Individus, Epreuves, Sociétés » à l'Université de Lille 3. Elle mène actuellement un projet sur le thème « Pauvreté, enfants et relations familiales » pour la Maison européenne des Sciences de l'Homme et de la société. Son parcours professionnel est ainsi marqué par les questions des liens sociaux et familiaux dans toute leur étendue : dans la précarité, dans la déviance, dans l'éducatif et dans la cellule familiale.
En arrivant à Paris pour continuer ses études, cette brésilienne découvre que la pauvreté s'affiche aux yeux de tous, dans le métro parisien. Elle était souvent confrontée aux pauvres dans son pays, mais est très surprise de rencontrer cette même réalité à Paris, capitale de la France, un pays développé.
[...] Ne faut-il pas des exclus pour avoir des inclus ? Est-ce que l'État n'aurait pas créé cette catégorisation ? Ce livre a été écrit il y a une dizaine d'années et on se rend compte que la situation est encore plus problématique aujourd'hui. Cette évolution négative montre bien que les moyens mis en place ne sont pas les bons ou en tout cas insuffisants. Je pense qu'il faut analyser la problématique différemment et essayer de trouver des solutions avec les personnes dans cette situation et non à leur place. [...]
[...] Pour que les affaires marchent, il faut qu'ils adhèrent aux représentations que se font les gens des personnes précaires, pauvres ou des marginaux. On leur donne une pièce, car l'image qu'il nous renvoie nous touche. Pour finir, les mots les plus importants dans ce livre sont : l'instabilité, la fragilité, la liberté, la valorisation. À eux seuls, ils indiquent la problématique et les pistes d'action pour un accompagnement des personnes en situation de précarité. P.177 in Funambules de la précarité Un début de mois difficile. [...]
[...] J'ai l'impression qu'ils ne cherchent qu'à noyer le poisson en distribuant des aides financières et en développant le SAMU social (qui ne couvre absolument pas, en termes de place, les réels besoins). Leur conscience serait ainsi soulagée. Mais ont-ils véritablement cherché à comprendre quels sont leurs attentes, leurs besoins et leur réalité ? Les personnes en situation de précarité ont finalement besoin d'une béquille, d'une main tendue pour les aider à se relever en plus (ou au lieu) d'une aide financière. En effet, leurs difficultés vont bien au-delà de la dimension pécuniaire. [...]
[...] Si notre regard changeait, se sentiraient-ils toujours exclus ? Serait-ce possible de les laisser vivre différemment, sans chercher à les faire entrer dans notre norme ? Elles seront alors toujours exclues de la société traditionnelle (le terme n'aurait peut-être pas la même connotation), mais ne sommes nous pas aussi exclus de leur norme ? L'auteur du livre disait d'ailleurs qu'elle est entrée facilement dans le milieu des vendeurs de journaux, et quand bien même elle l'était, elle n'en était pas pour autant intégrée. [...]
[...] Ce livre rappelle combien les personnes en situation de précarité sont exclues du système habituel. Ils ont pleinement conscience que leurs actes sont condamnés dans la vraie vie Mais, elles font ce qu'elles peuvent avec ce qu'elles ont Cette idée est commune aux différents témoignages de vie que j'ai pu lire ou entendre[2]. Leur monde n'est pas défini en terme de vie, mais de survie. Elles savent que ce mode de vie est transitoire et espèrent rejoindre rapidement les strates de la population conforme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture