Fukuyama, dans l'ouvrage « Fin de l'histoire » présente une thèse selon laquelle il n'y aurait plus d'histoire de notre société au sens littéral du terme puisque celle-ci aurait atteint son but ultime, à savoir une démocratie ayant affirmé les valeurs citoyennes de liberté, égalité et fraternité. Elle représente donc une construction solide, voire inébranlable et ne saurait donc se transformer en une autre forme politique, tant elle est performante. On peut donc s'interroger sur la représentation actuelle de l'histoire ainsi que sur la place des hommes dans une société figée.
[...] Cette idéologie de la forme politique parfaite n'a pas été inventées par Fukuyama. En effet, Marx voulait en son heure, faire du communisme la solution à tous les problèmes de notre société. Marx lui-même s'était inspiré de l'historicisme hégélien. Cette théorie de Hegel repose sur le fait que l'histoire a développé différents modes de fonctionnement depuis la création de l'homme passant ainsi d'une forme tout à fait tribale à la société telle qu'on la connaît aujourd'hui grâce notamment aux progrès de la science et de la technologie. [...]
[...] Selon Fukuyama, lui-même inspiré par Hegel, l'histoire n'est jamais le fruit du hasard et est bel et bien produite, consciemment ou inconsciemment par les objectifs des hommes. Pronfondément imaginé, le libéralisme économique n'a donc été possible, réalisable, que parce que a été prémédité, projeté par les hommes, qui n'ont cessé de vouloir le concrétiser. Ainsi, il a su vaincre le fascisme et le communisme. Le premier représente la faiblesse ou le manque de cohésion politique, communautaire qui permettent donc à une identité étatique de s'affirmer de façon intégriste. [...]
[...] Pour Fukuyama, contrairement à l'idée que l'on pourrait s'en faire, la fin de l'histoire ne sera pas forcément quelque chose de joyeux. En effet, mettant fin à l'histoire, elle emmene avec elle tous les idéaux, courage et lutte pour la reconnaissance, les engagements forts de certains individus au cours de l'histoire. Elle transforme donc la volonté humaine en volonté économique, à la recherche du développement positif pour tous via l'écologie, le progrès scientifique. Pour Fukuyama, ce manque d'histoire va vraisemblablement plonger le monde dans un ennui profond qui ne saurait donc trouver de réel changement. [...]
[...] Hegel, dans son ouvrage La phénoménologie de l'esprit affirmait que la fin de l'histoire se situait lors de la victoire de Napoléon à Iéna en 1806. En effet, même si alors le libéralisme économique n'a pas encore triomphé, cette victoire inscrit un tournant décisif dans l'enracinement des valeurs de la Révolution Française. Ainsi, les bases de la Fondation de l'état démocratique étaient bâties et ne seraient plus appelées à être modifiées de façon profonde. Les deux guerres mondiales et les conséquences qui en découlent ont modifié le champ d'application de ces mêmes principes qui même si parfois critiqués n'ont jamais été substitués à d'autres. [...]
[...] Paru en 1989, cet écrit de Fukuyama met l'accent sur le fait que la vie politique a pris un virage certain depuis 1980. C'est en effet la période qui tire un trait sur la guerre froide et a su stabiliser les pays ou les situations conflictuelles. Le 20e siècle, si on l'analyse, a eu ses périodes difficiles entre la lutte contre le fascisme, le nazisme, la bombe nucléaire. Autant d'évènements qui ne laissaient que peu de place à l'optimisme concernant sa fin. [...]
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