Dans cet ouvrage, nos auteurs partent du principe que l'école est productrice d'un certain type de sujet (de personne) et s'interrogent sur ce type. Dans la mesure où elle est productrice d'un certain nombre d'attitudes et de dispositions, elle est également capable « de détruire les sujets, de les plier à des catégories de jugement qui les invalident. » L'école a longtemps été considérée comme une institution ayant pour fonction de produire des sujets-citoyens, détenteurs d'un savoir à caractère universel. Aujourd'hui, cette croyance peut être considérée comme, cependant, elle demeure dans bien des esprits.
L'école n'a pourtant pas atteint ses objectifs égalitaires. Les objectifs éducatifs passent au second plan, ce qui importe, c'est l'obtention d'une qualification offrant des perspectives professionnelles. Le rôle de l'école est donc de plus en plus flou. Elle n'est plus le lieu de référence de formation du sujet. Elle ne constitue finalement qu'une expérience dans la vie du sujet et c'est de cette expérience qu'il est ici question.
[...] L'attitude des enseignants est ainsi régentée par une référence commune : les programmes de l'enseignement établis par le ministère. La crainte d'un envahissement de la culture populaire au sein de la culture scolaire domine cette attitude et se poursuit encore de nos jours. Des écoles séparées La seule école véritablement démocratique a longtemps été l'école élémentaire. Le maître y a acquis un statut particulier (quasi proche de celui du prêtre). Cette école n'avait pas pour mission la promotion sociale de tous. [...]
[...] Socialisation et expérience scolaire Socialisation, intégration et individu La notion de socialisation est une notion centrale. Elle peut être pensée à la fois comme cause et comme effet : Les conduites sont expliquées par la socialisation des acteurs, par la réalisation des schèmes et des modèles intériorisés, qui doivent à leur tour être expliqués par la nature d'une société produite par l'action socialisée. . D'une manière générale, la sociologie de l'éducation (Bourdieu), pose l'élève à la croisée de deux socialisations : la socialisation au sein de la famille, et la socialisation au sein de l'univers scolaire. [...]
[...] Elle transforme largement le système de distribution des diplômes. La sélection se fait en fonction du parcours de chacun et non en fonction de la classe sociale à laquelle l'élève appartient. L'offre de formation se diversifie largement. Mais cette diversification engendre une hiérarchie des diplômes en fonction du parcours suivi (un BAC général par exemple vaut plus qu'un BAC technologique). La compétition se fait alors à l'intérieur du système éducatif lui-même. La compétition entre établissements voit également le jour. Les programmes deviennent de plus n plus abstraits. [...]
[...] Des finalités diversifiées Progressivement, on observe l'émergence d'un modèle éducatif alternatif centré sur l'enfance et l'adolescence. De nouveaux corps de métiers apparaissent (les conseillers d'éducation, les psychologues scolaires Les références éducatives communes éclatent et chacun se voit dans l'obligation d s'adapter aux circonstances particulières de son environnement. Ainsi : la diversification des valeurs éducatives dépasse largement le seul champ scolaire en s'inscrivant dans l'épuisement de l'idée même de ‘société' : la ‘société' n'est plus perçue comme un système dans lequel des valeurs centrales sont institutionnalisées par quelques appareils, mais comme des ensembles plus aléatoires de rapports sociaux et d'expériences individuelles L'organisation déstabilisée La déstabilisation est surtout perceptible au niveau de la relation pédagogique. [...]
[...] En conséquence : L'acteur et le système ne sont plus totalement adéquats et l'individualisation ne peut plus être tenue pour le prolongement ‘naturel' de la socialisation, comme au moment où l'acteur pouvait penser transformer en règles éthiques les normes de la vie commune d'une société moderne portant au fond d'elle-même le règne de la Raison. . L'expérience scolaire L'expérience scolaire est la manière dont les acteurs, individuels ou collectifs, combinent les diverses logiques de l'action qui structurent le monde scolaire. [...]
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