Michèle Lamont est une sociologue canadienne travaillant à Harvard. Elle a effectué des travaux sociologiques sur des sujets variés, toutefois principalement centrés autour de la question des valeurs et de leur influence sur la hiérarchie sociale. Ses études en France lui ont donné une bonne connaissance de la société et de la langue françaises, ce qui lui permet d'inclure généralement la France dans ses analyses comparatives. Dans son texte intitulé How French and American workers define cultural membership, où elle étudie la manière dont les travailleurs américains et français intègrent les immigrés dans leur communauté imaginée, Michèle Lamont justifie le rapprochement entre les deux pays par les similitudes dans la situation des immigrés dans les deux pays. Les deux pays prétendent en effet porter les idéaux universalistes d'égalité et de liberté en dépit d'une histoire marquée par la ségrégation et d'un racisme encore largement présent dans les populations (...)
[...] Immigration et intégration : comparaison des modèles français et américain Michèle Lamont est une sociologue canadienne travaillant à Harvard. Elle a effectué des travaux sociologiques sur des sujets variés, toutefois principalement centrés autour de la question des valeurs et de leur influence sur la hiérarchie sociale. Ses études en France lui ont donné une bonne connaissance de la société et de la langue françaises, ce qui lui permet d'inclure généralement la France dans ses analyses comparatives. Dans son texte intitulé How French and American workers define cultural membership, où elle étudie la manière dont les travailleurs américains et français intègrent les immigrés dans leur communauté imaginée, Michèle Lamont justifie le rapprochement entre les deux pays par les similitudes dans la situation des immigrés dans les deux pays. [...]
[...] Mais on a vu récemment une expansion de la rhétorique individualiste et du communautarisme en France, qui remet en question cette représentation traditionnelle de la société française. Il serait intéressant de voir dans quelle mesure le rejet des immigrés magrébins est corrélé à cette décomposition de l'universalisme français. Nous avons étudié la vision des travailleurs français sur, ce que Benedict Anderson, citée par Lamont, nomme imaginaire communautaire Comparons cela à la représentation que se font les Américains de leur communauté. II. La vision Américaine de leur communauté A . La poursuite du Rêve Américain Premier point essentiel, la perception de la population pauvre. [...]
[...] 1/3 de Ces derniers évoquent souvent comme qualités le fait d'être solidaire et égalitaire, contre 1/5 des Américains. En parallèle des Américains valorisent la réussite ce qui n'est guère une priorité des Français dans cette étude. Les limites de la communauté sont posées en termes économiques: Une personne qui est considéré comme étant plus bas que soi dans l'échelle sociale sera vu comme n'appartenant pas à ce collectif tel qu'il est perçu par les travailleurs. Les arguments posés dans ce cadre sont ceux de l'éthique du travail et de l'ambition. [...]
[...] Cette perception varie en fonction du taux d'immigrés dans les États fédérés concernés. Rappelons que contrairement à un modèle d'immigration français assimilationniste valorisé par les travailleurs interrogés, et cela à travers une distinction entre assimilés et non assimilés, aux Etats-Unis, il n'existe pas de modèle officiel d'immigration. Le multiculturalisme et le modèle communautaire (quasi communautariste) existant parallèlement au célèbre creuset américain. Cette absence de modèle unique expliquerait une plus forte tolérance à l'égard d'immigrés non assimilés. Cependant, l'immigration Latino-Américaine semble susciter une xénophobie croissante, et donc faire évoluer cette indifférence ou tolérance à l'égard des immigrés. [...]
[...] La comparaison entre les Etats-Unis et la France nous permet d'observer que la communauté imaginaire prend un sens différent selon le pays étudié. En France, où le modèle universaliste et assimilationniste est fortement enraciné dans la conscience collective, la population d'origine Maghrébine est vu comme étant incompatible avec le modèle dominant du point de vue des valeurs qui leur sont rattachée et de leur supposé refus d'assimilation. Aux Etats-Unis l'éthique de la responsabilité et du travail sont fondamentales pour les travailleurs, la population, pauvre et noire, étant perçue comme refusant cette éthique est rejetée de la communauté. [...]
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