Dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, Emile Durkheim souligne l'existence d'un étroit rapport entre la religion et le fait social. Afin d'établir et de définir ce lien, il se penche sur une forme primitive de la religion : le totémisme des tribus australiennes, c'est-à-dire l'adoration par les membres d'une société d'un objet représentant une plante ou un animal qui selon eux est doté d'une force sacrée, qu'on ne peut toucher, tuer ou consommer. Par ailleurs le nom du totem est souvent celui de la tribu (ou clan). La question qui oriente son étude est donc : d'où vient cette croyance dans le totem, comment vient-on à reconnaître à cet objet un caractère sacré ? Selon Durkheim, c'est la société qui crée cette croyance et c'est d'ailleurs elle qui est indirectement l'objet de la croyance, du culte.
[...] Il met également à bas certaines prénotions et a priori sur le sujet. En effet, cette démonstration sur l'origine de la religion à partir de l'étude du totémisme permet à Durkheim d'affirmer que l'origine de la religion n'est pas négative. Elle n'est pas le résultat d'une crainte du monde environnant extérieur dont l'hostilité serait due à l'action d'un dieu malfaisant et dont il faudrait se concilier les faveurs. Au contraire, primitivement, les dieux sont conçus dans un rapport de familiarité. [...]
[...] Le seul élément d'explication qu'ils arrivent à trouver est le totem autour duquel ils se sont réunis. Ainsi, au lieu de se dire, c'est le groupe qui nous fait changer d'état, les individus rendent le totem responsable de leur changement d'état. Ceci est d'autant plus intéressant que le clan portant le même nom que le totem le totem symbolisant le clan - ils désignent donc inconsciemment et indirectement le groupe qui est vraiment à l'origine de leur changement d'état ; ils réalisent donc un transfert de sentiment vers le symbole de ce qui est véritablement à l'origine de cette expérience. [...]
[...] Les formes élémentaires de la vie religieuse, Emile Durkheim Dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, Emile Durkheim souligne l'existence d'un étroit rapport entre la religion et le fait social. Afin d'établir et de définir ce lien, il se penche sur une forme primitive de la religion : le totémisme des tribus australiennes, c'est-à- dire l'adoration par les membres d'une société d'un objet représentant une plante ou un animal qui selon eux est doté d'une force sacrée, qu'on ne peut toucher, tuer ou consommer. [...]
[...] Les individus croient dans la religion adorer un dieu alors que ce qu'ils adorent, c'est la société. Les individus désignent alors l'état de dispersion comme l'état profane et l'état de réunion comme le sacré. La dichotomie sacré - profane renvoie donc directement à la dichotomie des temps sociaux. De plus, à partir de la sacralité du totem se construisent des systèmes cosmologiques en conférant un caractère plus ou moins sacré aux choses en relation avec le totem. Ainsi c'est le degré de ressemblance, de similitude avec le totem qui explique la hiérarchie des choses sacrées évoquée plus haut. [...]
[...] Ces éléments annoncent l'explication de la genèse du totémisme. D'autant plus que la distinction entre sacré et profane, a priori propre à la religion, se retrouve dans la société. Ainsi l'opinion, par un grand respect pour par exemple leurs chefs politiques ou leurs rois ou bien pour des idées ou des symboles comme ceux de la Révolution Française, confère à des individus et des choses un caractère réellement sacré. Si l'on transpose ce raisonnement dans l'étude de la religion, la sacralité trouve donc son origine non dans une désignation par le dieu, mais par les fidèles. [...]
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