On entend souvent dire que l'économie actuelle serait une économie de la connaissance, en effet à l'heure d'internet et des nouvelles technologies, les connaissances, les réseaux immatériels sont importants à valoriser et sont source de valeur ajoutée. Mais qu'est-ce qu'une économie basée sur la connaissance ? Quelles implications pour la création de valeur, l'implication des individus ? Un des problèmes abordés que pose de façon aiguë l'économie de la connaissance est l'incitation à fournir aux individus pour produire une activité à forte externalité positive ? Faut-il mettre en place des systèmes de rémunération adaptés à cette nouvelle économie ? cet ouvrage essaie de répondre à ces questions en restituant à ce nouveau domaine de recherche et à ce nouveau mode d'investissement sa profondeur historique et théorique.
[...] Dévalorisation des compétences et déclassement des équipements. Déstabilisation des organisations de production et complexification des modes de coordination économiques. Accentuation des asymétries d'information par l'élévation de l'incertitude sur la qualité des biens [Argument contradictoire avec celui de meilleure efficience des marchés développé plus haut ] De manière générale, le changement pose le problème de l'alternance entre périodes de profitabilité normale et période de changements. En effet, les périodes de changements sont des périodes pendant lesquelles l'entreprise n'est plus technologiquement efficace car confrontée à l'amorce de nouveaux procédés de production. [...]
[...] Invention collective La connaissance produite par l'innovation ne provient pas uniquement de processus de création qui seraient le fait d'individus isolés et d'organisations fermées. Ces processus sont le plus souvent collectivement organisés. Le domaine de la production de connaissance est plus large que celui de l'organisation. La codification de la connaissance Cf. Abramovitz et Davis (1996), dans leurs travaux sue l'économie historique de la croissance américaine : La caractéristique la plus forte de la croissance économique moderne a été le recours de plus en plus important à la connaissance codifiée en tant que base de l'organisation et de la conduite des activités économiques. [...]
[...] Nous sommes des nains juchés sur les épaules d'un géant la connaissance est cumulative et progressive. Ainsi, les activités de recherche et d'innovation sont dotées d'un rendement social très élevé (notamment en termes de croissance économique) Problème de bien public et dilemme de la connaissance Problème de bien public Le fait que l'activité de production de connaissances soit créatrice d'un grand nombre d'externalités positives témoigne d'une situation typique de défaut d'incitation, ou problème de bien public Ce problème général, décrit par Pigou dès 1932 (The Economics of Welfare) et repris par Arrow en 1962 Economic Welfare and the Allocation of Ressources for Inventions peut être appliqué à la question des connaissances : l'inventeur doit prévoir que le rendement marginal privé qu'il obtiendra sera inférieur au rendement social. [...]
[...] Ce pool de connaissances est très important pour l'industrie. Cf. Jaffé (1989) : estimation de l'élasticité des performances de la R&D industrielle au regard de l'élévation des investissements en recherche universitaire. Il relève une relation positive et forte entre accroissement de la recherche universitaire et productivité de la recherche industrielle. [Interprétable notamment dans les termes des théories de géographie économique ; les fameux pôles de compétitivité ou effets d'agrégation Mansfield (1995) : estimation de la valeur économique des nouveaux produits ou nouveaux procédés qui n'auraient pas vu le jour sans une contribution de la recherche publique (échantillon de 76 firmes US). [...]
[...] Mais comment mesurer, par exemple, la production et la transmission des connaissances tacites (c.-à- d. produites au sein d'une entreprise, par les habitudes, les manières de faire communes, etc.) ? Problème de fixation des prix : on ne peut que difficilement approximer la production de connaissance en additionnant les valeurs des transactions effectuées sur la connaissance, dans la mesure où la fixation du prix de celles-ci est très problématique : - le vendeur, en cédant une connaissance, n'y renonce pas lui-même ; - l'acheteur n'a pas besoin d'acheter plusieurs fois une même connaissance, même s'il compte l'utiliser plusieurs fois ; - l'acheteur ne peut réellement évaluer la connaissance qu'il pourrait acquérir sans l'acquérir effectivement ; - certaines connaissances ne sont pas cessibles et difficilement transposables (par exemple, les connaissances tacites). [...]
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