Paul Ariès est né en 1959, à Lyon. Professeur de science politique, d'histoire et de sociologie de l'alimentation à l'Université de Lyon et professeur de management hôtelier à l'Institut Vatel, il a écrit de nombreux ouvrages sur la mondialisation et ses méfaits. Il est l'un des acteurs des grands mouvements sociaux et a notamment milité contre la « malbouffe » et la « McDonaldisation », le harcèlement au travail, l'agression publicitaire, la Disneylandisation, ou encore la TV-réalité.
Dans la Mcdonalisation du Monde écrit en 1997, Paul Ariès va au-delà de la représentation limitée de simple phénomène de mode ou de génération et se demande dans quelle mesure McDonald représente un phénomène infrastructurel et va venir détruire les traditions culturelles culinaires. Il se demande comment va évoluer McDo dans les différentes cultures, prendra-t-il plus de place que les produits culturels locaux ?
(« Le hamburger américain remplacera-t-il demain le bol de riz en fer de la révolution chinoise ? » p 15). « On mangera alors partout le même produit, servi de la même manière, avec le même sourire… ».
[...] Les achats alimentaires sont centralisés afin de permettre une stabilité totale des produits et le producteur doit répondre à un cahier des charges très strict : il doit se macdonaldiser Cette stabilité des produits permet leur homogénéisation, qui est rendue nécessaire par l'hétérogénéité des mangeurs : il faut un produit uniforme, qui ne soit pas marqué culturellement pour qu'il puisse devenir universel. En effet, la culture est ce qui différencie les Hommes et freine l'homogénéisation des mangeurs. C'est pour cette raison que McDonald's est d'abord apparu dans des pays neufs, sans véritable mémoire culinaire tels que les États-Unis, le Japon, le Canada ou l'Australie. Déqualification taylorienne et disqualifications McDonald's recycle le dispositif traditionnel du travail à la chaîne et applique le taylorisme à la restauration. [...]
[...] Le repas perd ainsi sa propre temporalité (le temps de préparation disparait au profit du désir spontané). Certains produits éphémères vont même être là pour briser la monotonie (on réintroduit une certaine saisonnalité dans des produits qui ne sont pas de saison). L'auteur montre également la place centrale des enfants dans la famille actuelle. C'est le seul point fixe autour duquel la famille peut se (re)composer et il va être le principal prescripteur alimentaire. McDonald's va donc se centrer sur l'enfant, faible et facilement conditionnable (Ronald, Happy Meal ) La standardisation des méthodes et homogénéisation du produit McDonald's contraint dans tous ses restaurants à travers le Monde, à des méthodes standards de travail. [...]
[...] Mais les jeunes sont également plus instables : ils ne vont pas s'engager durablement dans l'entreprise et ont moins d'expérience. Le turn-over y est très élevé, et le personnel est donc moins vindicatif. Cela est accentué du fait de son industrialisation tardive, qui lui évite l'émergence de forces sociales (syndicats) ou de structures (métiers) hérités du passé fordisme. L'entreprise vise à priver le salarié de toutes ses qualités humaines. Il ne va alors retrouver une identité qu'en s'émargeant totalement dans l'entreprise. [...]
[...] Essaimage géographique et social L'auteur parle de Ghettoïsation des restaurants Ainsi, selon lui, chaque sous-groupe ou communauté aurait son propre McDonald's et cela surtout aux États-Unis où les minorités des ghettos vont s'approprier un restaurant. Le cosmopolitique du produit va alors se prêter à cette dérive communautaire. Il va y avoir dans ces restaurants une logique d'ethnicisations. Image de modernité McDonald's représente une des grandes figures de l'individualisme alimentaire (isolement social du à la crise de l'institution conjugale, hausse du célibat, augmentation des déplacements professionnels). [...]
[...] Les fils de McDo, la McDonalisation du Monde, Paul Ariès Paul Ariès est né en 1959, à Lyon. Professeur de sciences politiques, d'histoire et de sociologie de l'alimentation à l'Université de Lyon et professeur de management hôtelier à l'Institut Vatel, il a écrit de nombreux ouvrages sur la mondialisation et ses méfaits. Il est l'un des acteurs des grands mouvements sociaux et a notamment milité contre la malbouffe et la McDonaldisation le harcèlement au travail, l'agression publicitaire, la Disneylandisation, ou encore la TV-réalité. [...]
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