Pinçon, Charlot, Voyage, Grande, Bourgeoisie, sociologue, sociologie.
Voyage en grande bourgeoisie : Journal d'enquête est un ouvrage de deux sociologues, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, paru en 1997, se présentant comme une méthodologie de la sociologie, spécifiquement pour ce qui est de l'enquête sur la grande bourgeoisie française, c'est-à-dire les dynasties et les familles fortunées traditionnelles.
Pour étudier des aspects de cet ouvrage nous allons nous servir de deux angles d'attaque qui semblent importants et particulièrement intéressants dans cet ouvrage. Nous allons commencer par le problème de l'affect dans le travail du sociologue, qui s'est posé dans le travail de recherche des Pinçon Charlot, accusés de complaisance envers leurs enquêtés par leurs pairs. Le choix de ce sujet se justifie par le fait que ce problème reste central dans toutes les enquêtes sociologiques : Emile Durkheim l'a traité, mais il est toujours d'actualité, et il est encore plus présent dans un contexte d'étude sur un milieu qui fait rêver et qui est complexe à intégrer. Le second thème que nous étudierons sera celui de la concurrence entre deux champs, celui des scientifiques et celui des médias, posant ainsi la question de la diffusion ou pas du savoir scientifique et des risques qui lui sont liés, le couple de sociologues ayant pris le parti dans leur ouvrage d'une nécessaire « valorisation » de leurs résultats de recherche. Dans un monde où la médiatisation est très forte, guidée par la rentabilité de chaque acte, comment diffuser un savoir scientifique qui n'a pas vocation à faire gagner de l'argent ? C'est cette question sujet à débats au sein de la communauté scientifique qu'il paraît enrichissant de travailler, au vu des enjeux qu'elle porte.
[...] Le second thème que nous étudierons sera celui de la concurrence entre deux champs, celui des scientifiques et celui des médias, posant ainsi la question de la diffusion ou pas du savoir scientifique et des risques qui lui sont liés, le couple de sociologues ayant pris le parti dans leur ouvrage d'une nécessaire valorisation de leurs résultats de recherche. Dans un monde où la médiatisation est très forte, guidée par la rentabilité de chaque acte, comment diffuser un savoir scientifique qui n'a pas vocation à faire gagner de l'argent ? C'est cette question sujet à débats au sein de la communauté scientifique qu'il paraît enrichissant de travailler, au vu des enjeux qu'elle porte. [...]
[...] Ils travaillent la plupart du temps ensemble, et sont reconnus comme les spécialistes de la sociologie de la richesse étant les pionniers de la recherche dans ce domaine en France avec des ouvrages tels que Les Ghettos du Gotha : Comment la bourgeoisie défend ses espaces, La Chasse à courre, ses rites et ses enjeux ou encore Chateaux et Chatelains. Il paraît important, dans le contexte d'une enquête sur la grande bourgeoisie, de préciser que les deux sociologues se situent idéologiquement plutôt à gauche, et sont parfois même dits marxistes. Ce livre paraît après une petite dizaine d'années d'enquêtes sur la grande bourgeoisie, il relate la méthodologie de la recherche et de l'écriture. [...]
[...] Vient ensuite l'observation, qui présente diverses positions pour examiner et qui pose le problème de la place de l'enquêteur dans l'observation : participer à l'action ou la regarder en y étant extérieur. On se concentre après cela plus particulièrement sur les problèmes auxquels le sociologue est confronté durant sa recherche : la nécessaire rupture épistémologique et l'ambiguïté des sentiments envers l'objet, les tensions à gérer entre le choix du thème d'enquête et la réaction des pairs, la question de l'écriture comme élitiste ou démocratisée Pour terminer, les Pinçon-Charlot posent la question de la médiatisation et de son rapport à la sphère scientifique, avec l'idée de crédibilité scientifique, de concurrence entre les deux champs ou encore des dérives de la médiatisation. [...]
[...] On peut, pour mieux résumer l'ouvrage, le découper en plusieurs parties révélant la trame de la réflexion de Monique Pinçon Charlot et de Michel Pinçon dans Voyage en grande bourgeoisie : Journal d'enquête. D'abord, on assiste au cheminement qui va mener jusqu'au thème de recherche, avec plusieurs étapes comme les origines de l'objet, ou encore la définition exacte de la population étudiée et les moyens pour s'en approcher. Ils mettent en avant la particularité des familles fortunées comme objet d'enquête, car c'est un groupe social discret et en général rarement visé par les études sociologiques. [...]
[...] Le couple de sociologue a une hexis corporelle différente de celle des membres du milieu enquêté, ils ont un capital familial et social différents. Tout cela empêche une parfaite fusion entre les enquêteurs et les enquêtés. C'est en fait déjà une violence symbolique de la part des enquêtés qui favorise la distanciation. Ce problème de l'affect se retrouve aussi sous de différents aspects dans d'autres enquêtes sociologiques, comme dans le texte de Martina Avanza, Comment faire de l'ethnographie quand on n'aime pas ses indigènes dans Les Politiques de l'enquête. Epreuves ethnographiques[2]. [...]
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