Les processus dont il est question dans ce texte portent sur la manière dont l'habitat intervient dans la coexistence entre une multiplicité d'individus et de groupes. Il s'agit de comprendre comment la cohabitation qui se déroule à diverses échelles spatiales oriente un jeu transactionnel entre les divers argents sociaux concernés.
On va s'interroger sur l'intérêt d'une hybridation entre l'approche de Simmel et celle de Durkheim. Nous allons reprendre la notion de réseau qui sera croisée avec celle de milieu.
[...] L'individuation peut engendrer autant l'individualisme que des formes nouvelles de solidarité. L'individuation est une volonté d'exprimer ses préférences qui s'appuie sur les alternatives disponibles et les substitutions possibles. La maîtrise de son réseau d'échange peut aboutir tant à l'individualisme que à des implications solidaires. Pour lui, le blasé est la figure type d'un individu urbanisé, tout lui apparaît équivalent.
Le projet individuel devient aussi condition d'efficacité collective.
[...] La notion de milieu prend une signification renforcée si on l'articule sur les formes de sociabilité urbaine associées comme chez Simmel à un lieu où s'expérimente la diversité. L'ouverture sélective qui en résulte accroît la chance de survenance de milieux innovateurs.
Lorsque la ville est perçue comme un espace multipliant les intersections entre des milieux, elle ne peut plus se réduire à un espace hiérarchisé à partir d'un centre. Elle apparaît comme une construction sociale décentralisée permettant des jeux d'association et de mise à distance. La ville ne se réduit pas à une architectonique de l'espace, fonctionnelle pour l'exercice du pouvoir politique. La ville suppose une composition entre le visible et l'invisible, entre le décentré et le centralisé. Elle permet une composition originale entre homogénéité et hétérogénéité. (...)
[...] La solution doit bien sur tenir compte de l'objectif et des contraintes. Il en découle un type de rationalité. La logique d'action suppose simplement une réflexivité diffuse qui permet de faire un bilan d'expérience. Ainsi, la transaction est étroitement associée à la découverte de séquences chronologiques articulant logique d'action et logique d'activité sur fond semi structuré. Le parcours d'une personne peut être reconstruit en dégageant diverses séquences transactionnelles insérées dans des contextes globaux. La préférence pour certains lieux peut être elle-même l'objet de transactions multiples en vue d'assurer des mises à distance suffisantes par rapport à un milieu d'origine et de promouvoir des proximités avec d'autres qui servent momentanément de groupe de référence. [...]
[...] Il faut composer ce problème avec la dimension temporelle : parcours individuels et trajectoires collectives. Les pôles opposés sont en interférence à travers une multiplicité de situations intermédiaires. On pourrait, à partir de là, recomposer sociabilité urbaine, milieu, réseau et trajectoire. La ville est vue comme une coproduction ! Rémy Jean, «Les sociabilités urbaines : effets de milieu et trajectoires sociales", dans Yves Grafmeyer et Francine Dansereau (dir.), Trajectoires familiales et espaces de vie en milieu urbain, Lyon, PUL pp. 501-521. [...]
[...] Elle apparaît comme une construction sociale décentralisée permettant des jeux d'association et de mise à distance. La ville ne se réduit pas à une architectonique de l'espace, fonctionnelle pour l'exercice du pouvoir politique. La ville suppose une composition entre le visible et l'invisible, entre le décentré et le centralisé. Elle permet une composition originale entre homogénéité et hétérogénéité. Les tensions entre homogénéité et hétérogénéité supposent des modes différenciés d'appropriation de l'espace qui sont éclairés par les deux couples opposant proximité à distance et concentration à dispersion. [...]
[...] Note de Lecture : «Les sociabilités urbaines : effets de milieu et trajectoires sociales"[1], Rémy Jean. Introduction : Les processus dont il est question dans ce texte portent sur la manière dont l'habitat intervient dans la coexistence entre une multiplicité d'individus et de groupes. Il s'agit de comprendre comment la cohabitation qui se déroule à diverses échelles spatiales oriente un jeu transactionnel entre les divers argents sociaux concernés. On va s'interroger sur l'intérêt d'une hybridation entre l'approche de Simmel et celle de Durkheim. [...]
[...] Un quartier peut se définir comme un milieu, comme lieu d'une convergence non intentionnelle entre une pluralité de trajectoires individuelles débouchant sur une solidarité d'effets. Ceux-ci sont bien sur constitutifs de l'ambiance du quartier et ont une incidence sur l'attraction sélective que le quartier exerce. La modification d'attitude ne s'explique pas par un facteur de moralité mais bien par une modification des propriétés du milieu lorsque celui-ci suppose une coexistence spatiale entre une majorité et une minorité. La ville compose une multiplicité de milieux qui se hiérarchisent de différentes manières. [...]
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