La Science en action a d'abord été rédigé en anglais suite à une demande plus présente aux Etats-Unis où il existe un domaine « Sciences, technologies et société ». Il a été traduit ensuite en français mais a suscité peu de débats au grand dam de son auteur Bruno Latour, qui se veut le porte parole d'un nouveau courant sociologique et anthropologique. A travers cet ouvrage, Bruno Latour souhaite repenser le lien entre sciences et société.
En France l'expression « sociologie des sciences » paraît contradictoire. En effet, l'acception française du terme « rationalité » est synonyme de dépassement des passions politiques pour aller vers la vérité. Ainsi, la tradition scientifique et l'étude des sciences se divise en deux : l'épistémologie, qui étudie la science déjà faite (ses énoncés) et « l'histoire des savants » comme dit Latour, qui s'intéresse elle aux contextes sociaux qui expliqueraient telle découverte ou telle résistance à une idée scientifique. Latour lui, propose une sociologie de la science en train de se faire (règle de méthode n°1 définie par BL), en se positionnant au-dessus des clivages épistémologie vs sociologie des savants, il propose une nouvelle grille de lecture de notre civilisation technique. Bruno Latour pense que les façons d'étudier la science sont aujourd'hui inappropriées, puisque les épistémologues et les sociologues des savants ont toujours cette tendance à séparer les énoncés des contextes sociaux, puisqu'ils ne considèrent pas assez à quel point nous sommes entourés d'objets techniques en interaction constante avec la société. Bruno Latour s'applique donc dans son ouvrage à démontrer rigoureusement en quoi les anciennes méthodes d'études des sciences sont obsolètes et fonde en même temps des principes et des règles de méthodes pour étudier la science en train de se faire. C'est pourquoi nous allons nous attacher à reconstruire et résumer le cheminement de Bruno Latour en s'appuyant sur les principales thèses développées.
[...] Ainsi, lors d'une controverse qui s'intensifie, on assiste à une technicisation de la littérature scientifique, car les scientifiques vont faire de plus en plus appel à des objets techniques, à des diagrammes, à des énoncés scientifiques acceptés de tous, à des nombres. Ainsi, il va falloir passer des faits aux choses c'est-à-dire aux laboratoires. Vient ici la notion de porte-parole défendue par Bruno Latour : selon lui, nous sommes les porte paroles des objets : c'est nous qui interprétons le pic d'une courbe comme une réaction de telle hormone à tel produit chimique. Plus le chercheur efface la médiation entre nous et l'objet vous le voyez de vos propres yeux, la GHRH réagit de telle manière plus il sera convaincant. [...]
[...] Après avoir montré au lecteur comment se comporter face à une lecture abondante et des expériences souvent ésotériques, c'est-à-dire après avoir donné les grandes lignes le comportement du sociologue des sciences, Bruno Latour expose sa vision de la sociologie, qu'il nomme sociologie de traduction (s'opposant au modèle de diffusion) et dépasse grâce à elle les clivages entre sociologie des savants, épistémologie, histoire des découvertes, etc. La sociologie de la traduction fait entrer les acteurs sur scène. En fonction des acteurs mobilisés, de leur intégration au sein du réseau d'acteurs humains et non humains) jouant un rôle dans la controverse, un parti sera plus ou moins fort. Ainsi, il est du rôle du chercheur de recruter ces acteurs et de les faire devenir interdépendants pour pouvoir mener à bien sa mission. [...]
[...] Si en effet une information reste inexpliquée, alors on peut se remettre au facteur cognitif. Enfin Latour résume sa définition des techno-sciences par un sixième principe : l'histoire des techno sciences est l'histoire des ressources rassemblées le long de réseaux pour accélérer l'inscription, la mobilité, la fiabilité, la capacité de combinaison et la cohésion des traces qui rendent possible l'action à distance. Finalement, la sociologie des sciences, à laquelle Bruno Latour tente de nous initier dans un ouvrage dense et novateur, est porteuse de nombreuses innovations et refondations, puisqu'en découlent la nécessité d'étudier les sciences de manière anthropologique, de redonner une place aux sciences et aux scientifiques dans notre société et de retisser le lien entre le citoyen et la science. [...]
[...] La nature n'est qu'un allié parmi d'autres qui vient s'ajouter à la fin et cette analyse de la nature est assez particulière à la sociologie des sciences.(cf. p. 228: la réalité est ce qui résiste Ainsi, Bruno Latour au cours de cette partie nous amène à étudier et à renverser plus particulièrement l'acception de la notion de vérité. Tant que la controverse n'est pas réglée, dit BL en première partie, on ne peut pas parler de vérité. En s'attachant à la régler en passant des faits aux choses, on peut penser que la vérité sera établie. [...]
[...] Enfin, Latour dans sa dernière partie, reprend ses idées précédentes, non plus dans un but critique de l'épistémologie et de la sociologie des savants, mais dans une perspective de refondation et de construction d'une théorie. D'abord, il revient à la question posée en première partie sur la recherche de la vérité. Il s'appuie sur l'exemple de la météorologie : quelques météorologues détiennent des connaissances rationnelles, tandis que quelques milliards d'autres personnes évaluent le temps avec leurs propres outils. Les météorologues vont s'exclamer qu'il s'agit la de croyances irrationnelles. [...]
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