La « civilisation » désigne l'aboutissement d'un processus, se rapporte à quelque chose de fluctuant, elle « exprime l'autosatisfaction des peuples, les caractères qui sont définitivement fixés », alors que la notion de culture allemande souligne les différences nationales, le caractère spécifique des notions de civilisation et de culture, reflète les consciences des peuples qui les utilisent (...)
[...] On assiste aussi à une lente privatisation du sommeil . Dans la société médiévale, il était commun de recevoir des invités dans les pièces meublées de lits, on assiste au lever du roi (Louis XIV), peu à peu se développe le sentiment qu'il est gênant de partager son lit avec une personne de même sexe ne faisant pas partie du cercle de la famille. Jusqu'au XVIe siècle, la vue du corps est naturelle, tout le monde se déshabillait complètement avant d'aller se coucher, les hommes avaient une attitude naturelle face au corps. [...]
[...] Cette seconde période est en fait celle de la montée de la bourgeoisie qui correspond à une universalisation des valeurs. Ce n'est qu'à ce moment que les normes doivent être respectées quelles que soient les circonstances, y compris dans la solitude. De sociale, la nécessité devient individuelle. Et Elias remarque que cette évolution des sociétés se reflète dans l'histoire de chaque individu : chaque enfant commence par respecter les normes sous la pression sociale et en particulier familiale avant de les intérioriser et donc de les respecter par autocontrôle, sans même en avoir conscience, en considérant son comportement comme naturel, une fois devenu adulte. [...]
[...] Les notions de civilisation et de culture reflètent les destinées de la bourgeoisie française et allemande. En Allemagne, le terme de culture est lié au sentiment d'orgueil national, il désigne les réalisations intellectuelles ou artistiques, il est opposé au terme de civilisation qui désigne, quant à lui, un comportement. En France, au contraire, l'opposition entre les deux termes est beaucoup moins marquée et la culture, comme la civilisation, renvoie d'avantage à un processus qui concerne l'humanité tout entière engagée sur la voie de la civilisation qu'aux réalisations d'un seul pays. [...]
[...] Les justifications liées à l'hygiène n'apparaîtront qu'au XIXe siècle. Ce qui est évoqué pour justifier les normes, c'est un appel à la pudeur et à la sensibilité (ne fais pas ceci car un homme bien né ne le ferait pas), une attention vis à vis des autres, le respect dû à des personnes de rang plus élevé, bien souvent il s'agit de ne pas choquer, d'éviter un sentiment de gêne, de malaise. Si des normes nouvelles apparaissent, c'est donc que le seuil de pudeur se déplace. [...]
[...] étudie le mouvement de la civilisation qui affecte les mœurs, la sensibilité, les normes de savoir-vivre des individus, à travers plusieurs thèmes de réflexion. Elias s'intéresse aux normes régissant la façon de se tenir à table, puis s'intéresse à quelques fonctions naturelles : la satisfaction des besoins naturels, la façon de se moucher, de dormir, de cracher. Puis il aborde le domaine des relations sexuelles, et celui de l'agressivité. Il dresse en conclusion un tableau de la vie du chevalier. [...]
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