Le monde moderne semble abriter une force destructrice, qui à chaque pas brise une partie de sa population. Nous avons connu la fin des paysans, nous assistons à la fin des ouvriers et de nombreux sociologues s'interrogent aujourd'hui sur la fin, selon eux probable et inéluctable, du travail. La problématique de la fin du travail répondrait selon ces auteurs à une simple loi arithmétique : avec l'amélioration de la productivité qui permet de produire plus et plus vite, l'emploi nécessaire à une même production est donc nécessairement moindre à chaque étape (...)
[...] Dans les années 70 et 80, le monde industriel connaît la révolution de l'informatique. Celle-ci est porteuse de la même utopie que l'a été l'électricité en son temps, celle-là devait sauver les petits ateliers et on attend de l'informatique qu'elle fasse accéder le travail à une autonomie nouvelle par rapport aux grosses structures industrielles de la seconde révolution Nos temps modernes sont caractérisés par l'obsession de la dé- standardisation contre la consommation de masse et de la polyvalence contre la spécialisation de l'ère fordiste. [...]
[...] Ceci impliquerait l'émergence de nouveaux acteurs. L'émergence de nouvelles fonctions, de nouveaux espaces . est déduite de l'importance prises par la communication, la coopération, l'expertises ainsi que l'implication et l'initiative. la compétence aujourd'hui pour les salariés consiste à savoir communiquer, ce n'est plus tant l'automatisme des gestes, la régularité du travail et sa conformité aux procédures quoi sont requis, mais bien plus une capacité d'adaptation à des situations exceptionnelles, une expertise permettant de traiter les évènements. La qualification se déplace vers sa capacité d'expertise, l'analyse de situation spécifiques. [...]
[...] On peut dire qu'aujourd'hui pour concilier régularité, vitesse, qualité il faut une mobilisation totale de la personne. L'évolution de l'organisation du travail Il va de soi que le travail a changé : avec la diffusion des technologies fondées sur l'informatique, pour un grand nombre d'ouvriers le contact avec la matière a disparu, les tâches correspondent aujourd'hui de plus en plus à de la surveillance, du suivi d'installations automatisés, du contrôle, de la gestion des informations. Les conditions de productivité ont changé et conditionnent elles–aussi une évolution de la mobilisation des salariés. [...]
[...] Désormais donc seuls les objectifs restent prescrits. Pour D et R Linhart [article issu du livre le monde du travail, partie ces analyses des auteurs voyant une nouvelle forme de travail doivent être prises avec précaution : les analyses ont été réalisées dans les entreprises où les innovation sont été réalisées, mais cela n'en concerne qu'un petit nombre, de plus, les auteurs ont eu tendance à généraliser leurs observations. Pour eux, on assiste aujourd'hui non pas à la mise en place de formes innovantes mais plutôt à un mélange des genres où des innovations sont introduites mais dans une logique qui reste fondamentalement taylorienne. [...]
[...] Cette détérioration des conditions de travail est plus sensible dans certaines catégories socioprofessionnelles : employés de la grande distribution ouvriers des abattoirs ou des entreprises de confection agents de nettoyage. Il nous semble intéressant de rappeler ici les analyses de H Wallon sur le taylorisme. Pour lui, au lieu de laisser l'homme agir ce système d'organisation dissocie son activité en ne lui demandant qu'un certain geste artificiel ou une vigilance uniforme et sans geste. Son travail l'ampute de son initiative ce qui aboutit à l'effort le plus dissociant, le plus fatiguant, le plus épuisant qu'on puisse trouver. [...]
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