Catherine Marry est sociologue et directrice du CNRS, au Centre Maurice Halbwachs unité mixte du CNRS associée à l'EHESS, à l'ENS et à l'université de Caen. Elle est la responsable du secteur des organisations, des réseaux et des professions. Elle est membre du comité de rédaction de la revue Sociologie du travail. Parmi ses publications, on note Le travail et le genre ainsi que Masculin-féminin, Questions pour les sciences de l'homme coécrit avec J. Laufer et M.Margaret. Ses recherches portent sur les carrières de femmes et d'hommes dans les professions supérieures du secteur privé et académique. De plus, elle analyse les inégalités sexuées des bancs de l'école jusqu'au marché du travail.
Depuis le début du XXe siècle, les femmes émergent dans le monde masculin des ingénieurs. L'hégémonie masculine perdure dans ses professions supérieures, mais la présence des femmes est de mieux en mieux acceptée. Quel a été le parcours des femmes ingénieurs depuis les années 20 ? Quelle est l'évolution de l'égalité des sexes ? S'est-il déroulé une révolution respectueuse depuis le début du siècle dans le cercle des ingénieurs ?
[...] Le garçon manquant Le métier d'ingénieur reste quand même très masculin même si la féminisation se banalise. Des études montrent que les femmes qui décident de faire des études scientifiques dans le but de devenir ingénieur sont bien souvent des filles uniques ou des enfants issus de fratries exclusivement féminines. Elles s'orientent donc vers une carrière qualifiée de féminine et prennent la place du garçon manquant Ainsi, Annie ingénieurs des années 1970's avoue ne jamais avoir été femme. Depuis les années 1920's certaines femmes nommées les pionnières s'intègrent dans le monde masculin des ingénieurs. [...]
[...] En effet, malgré une avancée des femmes dans ces carrières à caractère masculin, l'égalité est loin d'être parfaite. L'accès des filles aux professions supérieures est une révolution. Elle s'amorce dans les années 20's et se poursuit paisiblement pendant 50 ans, elles sont appelées les pionnières, sont peu nombreuses, marginales et sortent de petites écoles A partir des années 80's on assiste à une rupture générationnelle, les femmes ingénieurs restent certes une minorité mais cette dernière est intégrée et sur diplômées. [...]
[...] En effet, on constate un taux de célibat fort chez les femmes ingénieurs particulièrement chez les moins de 30 ans, les ingénieurs diplômés sont tout de même moins touchés par ce fort taux de divorce et de célibat que les ingénieurs et cadres techniques. Le métier d'ingénieur demande un engagement massif et une charge importante de travail, souvent valorisé chez les pères de famille que l'on qualifie de courageux . les mères sont elles souvent montrées du doigt puisqu'elles n'ont que peu de temps personnel et délaissent donc l'éducation de leur enfant. [...]
[...] En effet, l'égalité sexuée sera atteinte lorsqu'il n'y aura plus besoin de montrer ces différences de statut, lorsque les métiers, les tâches n'auront plus d'étiquettes et seront banalisés. [...]
[...] Les femmes ont du mal à percer ce milieu très fermé où règnent les mathématiques, la guerre, les armes, la religion ainsi que la technique qui sont souvent assimilés aux hommes. La mixité s'est déroulée progressivement à partir de la guerre, la nécessité de main d'œuvre a marqué l'insertion des femmes dans le monde professionnel, les facultés s'ouvrent aux femmes. Cependant, leur émancipation reste redoutée. En 1925 s'ouvre l'Institut Electromécanique Féminin qui se veut former une élite pour les carrières industrielles. [...]
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