Laurent Lesnard est sociologue à Sciences Po Paris, il travaille depuis plusieurs années sur la question du temps de travail et de ses conséquences sur le lien familial, en s'appuyant sur les enquêtes « Emploi du temps » réalisées par l'INSEE depuis plusieurs décennies. Il nous présente ici son ouvrage La Famille désarticulée, édité aux Presses Universitaires de France (PUF).
Une enquête a été réalisée conjointement en France et au Royaume-Uni pour tenter de mesurer les inégalités face au temps de travail. Il apparaît de manière assez surprenante que c'est en France que l'on trouve le plus de disparités, notamment sur le terrain de la désynchronisation. Cela peut peut-être s'expliquer par l'existence d'une loi outre-Manche, depuis 2003, loi qui impose aux entreprises de prendre en considération les demandes des salariés ayant des vies de famille pour la fixation des horaires de travail. Cette loi a un poids toutefois relatif parce que bon nombre d'entreprises peuvent obtenir des dérogations – notamment pour des motifs économiques.
[...] Parmi ces choisissent des horaires classiques et seuls 20% choisissent volontairement d'avoir des horaires décalés, et donc asynchrones des couples n'ont absolument aucun choix, qu'il s'agisse de l'un ou de l'autre des conjoints. A chaque fois, c'est l'entreprise qui détermine les horaires de travail. Et là des couples concernées se retrouvent avec des horaires décalés. Cela montre que les entreprises ne prennent pas en considération les données familiales de leurs employés lorsqu'il donne des horaires. On peut noter que les horaires décalés, source principal de désynchronisation, concernent davantage les classes défavorisées, notamment les ouvriers. Les cadres sont très peu concernés par les horaires atypiques Quellles conséquences pour lle lliien ffamiilliiall ? [...]
[...] Les loisirs prennent une place croissante dans ce temps familial. La désynchronisation réduit surtout le temps conjugal (du couple) plus que le temps familial (avec les enfants). On peut noter que les couples les plus désynchronisés (horaires totalement différents) ne sont pas forcément ceux qui se voient le moins parce qu'entre la fin de journée de travail de l'un et le début de journée de travail de l'autre peut exister un petit laps de temps que les conjoints passent ensemble. [...]
[...] En effet, les jours travaillés ne sont pas forcément les mêmes pour les conjoints, notamment le week-end. Il faut s'interroger sur la pertinence d'une mesure de dérégulation du travail dominical, mesure qui pourrait accentuer encore la désarticulation d'un certain nombre de familles qui ne parviennent déjà pas à passer du temps ensemble pendant la semaine. Une enquête a été réalisée conjointement en France et au Royaume-Uni pour tenter de mesurer les inégalités face au temps de travail. Il apparaît de manière assez surprenante que c'est en France que l'on trouve le plus de disparités, notamment sur le terrain de la désynchronisation. [...]
[...] La Famille désarticulée, Laurent Lesnard Conférence Sociologie LA FAMIILLE DESARTIICULEE,, L . LESNARD LA FAM LLE DESART CULEE L LESNARD Confférrence Sociiollogiie Con é ence Soc o og e Laurent Lesnard est sociologue à Sciences Po Paris, il travaille depuis plusieurs années sur la question du temps de travail et de ses conséquences sur le lien familial, en s'appuyant sur les enquêtes Emploi du temps réalisées par l'INSEE depuis plusieurs décennies. Il nous présente ici son ouvrage La Famille désarticulée, édité aux Presses Universitaires de France (PUF) La désynchroniisattiion du ttemps de ttravaiill 1 La désynchron sa on du emps de rava En 2003, le taux d'activité des femmes était en France de et la part des couples biactifs (les deux conjoints travaillent) atteignait 70%. [...]
[...] Aujourd'hui, on observe que seuls 44% des couples vivent de manière synchrone, dans des horaires dits classiques (en journée), ce qui signifie que 66% des couples doivent subir une désynchronisation plus ou moins grande. En agrégeant quelques chiffres, on se rend compte qu'entre 1985 et 1999, la désynchronisation a augmenté de 12%. Est-ce un choix de la part des conjoints ? Certains auteurs estiment que la désynchronisation peut être le fruit d'une volonté de partager les tâches dans la famille, notamment d'assurer un relais pour les enfants. Mais le choix du temps et des horaires de travail ne concerne qu'une partie des personnes : 10% des couples (cf. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture