Faire les Français, A.M Thiesse, sociologie, Français, identité nationale, nationalisme, facteurs sociaux, Nation
Publié en 2010, l'ouvrage d'AM. Thiesse compte environ 200 pages, réparties en 10 chapitres, précédés d'une introduction et suivis d'une conclusion. La publication de ce livre fait écho à la campagne menée par le gouvernement sur le thème de « l'identité nationale », car il porte en sous-titre: « Quelle identité nationale? ».
Le titre est volontairement ambigu, car il peut s'entendre:
- soit en sens subjectif, désignant le comportement de ceux qui se disent Français;
- soit en sens objectif, indiquant la manière de façonner les Français.
[...] Le titre est volontairement ambigu, car il peut s'entendre: soit en sens subjectif, désignant le comportement de ceux qui se disent Français; soit en sens objectif, indiquant la manière de façonner les Français. D'emblée l'auteur souligne le caractère énigmatique de l'identité nationale, susceptible d'être définie de plusieurs manières, selon qu'on privilégie tel ou tel paramètre (d'où l'importance du sous-titre). Toutefois, au cœur des débats sur l'identité nationale est en jeu la fonction de l'Etat-nation (p. une réalité qui n'a qu'un peu plus de 200 ans, puisqu'on peut en faire remonter l'origine à la Révolution française, ce qu'indiquait déjà Renan dans sa conférence de 1882, intitulée Qu'est-ce qu'une nation? [...]
[...] Tel pourrait être, entre autres, l'objet d'un débat avec les candidats au concours de l'IEP. [...]
[...] C'est l'occasion pour l'auteur de retracer les différentes étapes de ce processus, depuis les projets d'instruction publique élaborés par Condorcet sous la Convention jusqu'aux lois Ferry de 1882, en passant par les initiatives de Guizot (1833) et la loi Falloux (1850). Pour s'en tenir aux lois Ferry, il faut mentionner la séparation entre le primaire et le secondaire. D'une part, la IIIème République met en place un véritable système d'enseignement primaire (p.70), gratuit et obligatoire, pour tous les enfants de 6 à 13 ans. [...]
[...] Pour s'en tenir au seul nationalisme, il apparaît comme une idéologie réactionnaire, pointant sans cesse la menace, réelle ou imaginaire, contre la nation, que cette menace soit extérieure (l'étranger aux frontières) ou intérieure (en particulier le Juif, réputé inassimilable d'où la xénophobie et l'antisémitisme, auxquels sont associés les noms de Drumont et de Barrès au XIXème siècle. Les nationalistes, écrit AM. Thiesse, estiment que le sentiment national n'est pas affaire d'éducation, de socialisation ou de volonté (contrairement à Renan, p. [...]
[...] Après l'École, AM. Thiesse étudie le rôle joué par la langue dans la formation de la nation. Dans sa conférence de 1882, Renan écrit: La langue invite à se réunir; elle n'y force pas déclaration illustrée par l'exemple de la Suisse, nation plurilingue (p.49). Or on peut se demander précisément si cet exemple ne constitue pas plutôt une exception, comme le suggère AM. Thiesse en notant: Aujourd'hui, en Europe, une nation est associée à une langue (p.92). Comment les choses se présentent-elles dans le cas de la France? [...]
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