Intitulée « Les étudiants, le livre et les bibliothèques universitaires », la présente enquête émane de l'Observatoire national de la vie étudiante. Ronan Vourc'h, signataire de ce document, est ainsi lui-même ingénieur de recherche à l'OVE. Par ailleurs inédite et faisant partie du programme Eurostudent, dont il est précisé qu'il « compare le profil et la situation des étudiants dans une vingtaine de pays européens », l'enquête a pour objectif de lier le rapport au livre et aux bibliothèques universitaires aux étudiants, à leur filière d'étude et à leur origine sociale. En effet, elle tend à contrer le postulat selon lequel les étudiants ne liraient plus en réintroduisant une notion de diversité.
[...] Dans cette veine, au-delà des particularités de lecture hors cursus pour chaque filière, c'est aussi le rapport aux lectures scolaires qui varie. Si (seulement) des étudiants préparant un DUT ou un BTS sont fortement investis dans les lectures d'études, cela concerne des CPGE et plus généralement, les étudiants inscrits dans des filières pour lesquelles l'accès aux connaissances passe davantage par la lecture (lettres et sciences humaines, médecine). En ce qui concerne l'accès aux livres des étudiants, ils sont plus nombreux à passer par l'achat (à avec des différences structurantes selon le niveau de revenu des parents), puis l'emprunt en bibliothèque (à privilégié par les étudiants de filières littéraires et ceux issus des classes supérieures, car socialisés à la fréquentation des bibliothèques du fait d'un fort capital culturel), l'emprunt à des amis (à présentant la particularité d'être quasi réservé aux lectures divertissantes, privilégiées par les étudiants en filières professionnalisantes, scientifiques et techniques de l'enseignement supérieur), et l'emprunt à des parents (à une nouvelle fois lié à l'origine sociale, selon le niveau d'études des parents). [...]
[...] Surtout, la variable explicative la plus probante est ici la filière d'études, l'origine sociale cette fois mise à part. Ce sont majoritairement les étudiants pour lesquels la recherche bibliographique et l'incorporation de références sont nécessaires au travail personnel (donc inscrits dans des formations plutôt littéraires) qui se rendent dans des bibliothèques universitaires. On remarque par ailleurs dans la même veine que les étudiants en CPGE fréquentent même un peu plus les bibliothèques universitaires en 2006 qu'en 1997. Ceci rejoint également le profil précédemment mis en avant dans l'accès aux livres par emprunt à la bibliothèque. [...]
[...] ( des lectures des étudiants enquêtés pour l'enquête de 2006). Il est également important de noter que si les étudiants semblent (relativement) lire moins, ils n'en ont pas pour autant abandonné la lecture, et s'éloignent en vérité quelque peu des pratiques de lecture classiques. Par exemple, la part d'étudiants lisant un quotidien tous les jours a augmenté. La place attribuée au livre dans l'échelle de la reconnaissance académique a ainsi été remise en cause. Le livre, représentant de la culture classique, s'est vu concurrencé par des lectures rapides, fragmentaires. [...]
[...] Si jusqu'en 2006 elle n'incluait que l'ensemble des inscrits en université, CPGE et BTS, l'enquête a pour ambition d'élargir cette population enquêtée au plus près possible de la diversité des inscrits dans l'enseignement supérieur, l'édition de 2010 ayant ainsi inclus les étudiants en écoles de commerce et d'ingénieurs, en instituts de formation en soins infirmiers et en école sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. II. Résultats de l'enquête : résumé synthétique Ce résumé synthétique va s'appuyer sur le plan proposé par Ronan VOURC'H dans sa présentation de l'enquête réalisée. Dans un premier temps, la question du rapport au livre des étudiants sera abordée, puis celle de leur rapport aux bibliothèques universitaires. A. [...]
[...] L'on peut peut-être lier ces conclusions à celle de l'évolution des pratiques de lecture des étudiants vers une utilisation accrue des ressources numériques (encyclopédie et articles en ligne), quant à leurs recherches scolaires notamment (et l'on peut penser ceci d'autant plus vrai pour les filières non littéraires au sens strict), ne nécessitant plus un passage obligé à la bibliothèque universitaire bien que ces pratiques se cumulent en vérité. Ainsi, près de des étudiants enquêtés déclarent se servir d'outils informatiques pour leurs recherches scolaires. Enfin, la satisfaction liée aux bibliothèques universitaires semble augmenter, en tant qu'en 2006, un tiers des étudiants usagers des bibliothèques universitaires déclarent ne pas rencontrer de difficulté pour y travailler. [...]
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