Cet ouvrage de Max Weber (économiste et sociologue allemand) constitue une réflexion sur la construction de l'homme auteur et acteur du capitalisme moderne. Les protestants appartenant aux sectes puritaines, qui se multiplient à partir du 17e siècle, auraient créé un nouveau style de vie faisant émerger un nouvel esprit constituant une rupture avec l'ordre traditionnel, puisque l'économie y occupe une place déterminante.
Weber part des résultats d'une enquête statistique sur les professions qui montre que les protestants sont surreprésentés parmi les chef d'entreprise et les détenteurs de capitaux tandis que les catholiques sont moins orientés vers les métiers économiques.
[...] Ce constat porte l'auteur à formuler l'hypothèse selon laquelle l'esprit du capitalisme serait issu de motifs religieux. Il s'agit donc pour Weber de comprendre l'enchainement des idées qui vont faire émerger cette force que représente l'esprit du capitalisme et quels traits du protestantisme ont généré ce nouveau comportement. I. L'esprit du capitalisme A. Le capitalisme occidental Weber affirme que le capitalisme occidental renvoie à une nouvelle forme de capitalisme et s'emploie à comprendre les mécanismes ayant permis à cette nouvelle forme de s'imposer créant une profonde rupture avec les formes traditionnelles de l'économie et du capitalisme. [...]
[...] Une révolution des représentations mentales Le capitalisme s'impose en Europe puis en Amérique du 16e au 18e s. Ce système économique est fondé sur des valeurs telles que l'épargne, la discipline et la conscience professionnelle ; valeurs qui, pour nous, sont tout a fait évidentes. Weber fait le constat que si le désir de s'enrichir est présent dans toutes les sociétés et à toutes les époques, le désir d'accumulation comme fin en soi est propre au système capitaliste occidental - ce qui, selon l'auteur, est un mode de vie tout à fait irrationnel puisque là l'homme existe en fonction de son entreprise et non l'inverse Le capitalisme donne donc naissance à un nouvel esprit difficile à définir. [...]
[...] Une autre figure emblématique émerge, celle de l'entrepreneur à la recherche d'une réussite professionnelle profitant à l'ensemble de la communauté. Weber définit donc le capitalisme occidental par les motivations et les pratiques individuelles plutôt que par l'accumulation et la circulation de biens. Ainsi, le comportement des capitalistes jugé irrationnel par Weber comporte des traits d'ascèse. D'ailleurs, il mentionne que cet esprit n'est pas légitime en luimême ; il trouve sa légitimité dans une éthique plus large, plus ambitieuse : l'ascétisme protestant. [...]
[...] La rationalisation des pratiques Les nouvelles valeurs prônées par la réforme protestante se limitent dans un premier temps à une élite. Mais ces nouvelles pratiques et ces nouvelles valeurs sont l'objet d'une pression sociale ayant atteint son apogée lors de la multiplication des sectes du 17e au 18e s. La rationalisation des pratiques sociales et individuelles porte principalement sur l'usage du temps. Ainsi, le rejet de la perte temps est une des premières caractéristiques que l'on retrouve dans l'ascétisme protestant et dans le capitalisme moderne. Ainsi, dans une perspective religieuse, le 17e s. [...]
[...] La vocation n'est pas réservée aux moines et tout un chacun peut accéder à travers l'exercice d'une profession, à une vie pleine et authentique. Cependant, l'innovation fondamentale vient du calvinisme qui introduit le dogme de la prédestination. Selon ce dogme, l'homme ne maitrise pas son salut (Dieu destine certains hommes au salut les élus - et condamne les autres à l'enfer). Face à la question de l'élection, trois issues sont possibles : la fatalité, la recherche éperdue de la jouissance, ou la quête des signes de l'élection. [...]
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