Karl Emil Maximilian Weber est né le 21 avril 1864 à Erfurt en Thuringe, dans un milieu familial protestant comptant des industriels du textile, des hauts fonctionnaires et des universitaires. Son père mène une carrière politique dans le parti national libéral. Lecteur de Marx, Hegel, Nietzsche, mais aussi de Kant, se passionnant pour l'histoire, la philosophie, l'esthétique, la théologie, il poursuit des études de droit et d'économie: sa thèse sur les sociétés commerciales au Moyen Âge (1889) et le texte de son habilitation portant sur l'histoire des institutions agraires dans l'Antiquité (1891) le font saluer comme un chercheur éminent. Il enseigne le droit et l'économie politique à Fribourg (1894) puis à Heidelberg (1896), mais une santé défaillante lui fait abandonner ses cours en 1898. Après avoir fondé en 1904 la revue Archives de sciences sociales et de sciences politiques avec Sombart et Jaffé, il participe en 1910 à la création de la Société allemande de sociologie. Engagé dans une activité politique, opposant à Guillaume II, convaincu de la nécessité de l'État-Nation, il combat l'antisémitisme, l'anti-européanisme et la démagogie, et adhère au parti social-démocrate en 1918. Membre de la délégation allemande au traité de Versailles, il est sollicité pour travailler à l'élaboration de la Constitution de la République de Weimar. Appelé à la fin de 1918 à la chaire de sociologie de l'université de Munich, il meurt prématurément de pneumonie en juin 1920.
Pourquoi le capitalisme est-il né en Europe et non pas en Chine, pourtant civilisation de marchands ?
En 1904-1905, Max Weber publie la première version de L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme. Il signe là le manifeste inaugural d'une sociologie de la religion qui récuse la réduction exclusive du fait religieux à un irrationnel et étudie l'articulation des intérêts religieux et des pratiques sociales, des causes symboliques et des effets sociaux ou économiques. Max Weber propose de comprendre l'organisation capitaliste de l'économie à partir de l'analyse de ses éléments déterminants.
Cette étude de Weber restera une des plus controversée, une des plus discutée. En effet, le thème douloureux des rapports entre religion, économie et société est grandement analysé et son interprétation en est délicate. D'un point de vue économique, on peut même dire qu'il s'occupe d'une des questions fondamentales de la science économique : Comment peut-on expliquer la répartition des richesses ?
[...] Une autre distinction entre le calvinisme et le piétisme est l'intérêt différent dans lequel le travail est accompli. Alors que dans le calvinisme, le travail est effectué pour maintenir sa confiance au sujet de son élection et obtenir le salut, dans le piétisme, le travail est effectué pour le seul amour du métier. Comme le dit Weber, "cet état affectif éprouvé au présent constitua donc manifestement une entrave à l'impulsion de rationalisation de l'activité intramondaine". Ascèse et esprit capitaliste Cette "esquisse" des fondements religieux de l'idée puritaine de la profession (Beruf) telle que présentée par Weber laisse par la suite sa place à la recherche de ses manifestations dans la vie économique. [...]
[...] Cet esprit du capitalisme Weber propose une première définition rigoureuse du capitalisme sous forme d'idéal type. L'idéal type est un modèle, une construction intellectuelle, qui permet d'extraire de la réalité empirique, certains traits caractéristiques. En effet, après ces vagues et générales représentations de l'origine de l'économie capitaliste, Weber entre dans ce qui représente la partie plus rigoureuse de son étude en termes d'explications. À ce sujet, il débute sa conception de l'«esprit» du capitalisme en présentant les visions de Ferdinand Kürnberger et de Benjamin Franklin. [...]
[...] La seule confiance en Dieu témoigne du bien être social. Le rejet de toute superstition et de toute culture sensuelle devient synonyme d'une mise en forme rationnelle de l'existence toute entière. Les autres doctrines que sont le piétisme, le méthodisme et enfin les sectes baptistes diffèrent sur certains points du calvinisme tout en respectant une éthique professionnelle comparable qui aboutit à une morale ascétique et un intérêt certain pour le monde des affaires. Le Piétisme : Weber relève une différence importante entre le calvinisme et le piétisme au sujet de "l'élection". [...]
[...] D'ailleurs, c'est bien ce que semble traduire le passage où Weber parle d'un «refus de la magie sacramentelle en tant que moyen de salut» (p. 117), refus que Weber nomme désenchantement du monde C'est notamment ce désenchantement, symptôme de la rationalité, qui constitue la différence majeure avec le catholicisme. La religion chrétienne réformée conduit à une systématisation rationnelle de la vie pratique à des fins religieuses, qui semble présenter quelques affinités avec le rationalisme capitaliste. Dans la partie Ascétisme et esprit du capitalisme apparaît une évolution du capitalisme. [...]
[...] Enfin, il reste une question à résoudre. D'où viennent les différentes religions ? N'est-il peut-être pas possible que le comportement économique et les religions ne sont que l'expression d'une autre réalité sociologique qui est encore à découvrir ? [...]
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