Max Weber, "L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme", Chapitre 1

Résumé du document

Fiche de lecture du chapitre 1 de L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme de Max Weber, intitulé "Confession et Stratification sociale". Pourquoi les régions économiquement les plus avancées se montraient-elles en même temps particulièrement favorables à une révolution dans l'Eglise et donc au passage au protestantisme ?

Extraits

[...] En effet il constate par de nombreuses études que les protestants participent plus fortement à la possession du capital que les personnes issues d'autres religions. Cependant l'appartenance au protestantisme ne serait que la conséquence de la réussite économique, ainsi les personnes possédant des capitaux et ayant une éducation assez riche seraient amenées à se convertir au protestantisme. Dès lors se pose le problème de savoir pourquoi les régions économiquement les plus avancées se montraient-elles en même temps particulièrement favorables à une révolution dans l'Eglise et donc au passage au protestantisme? [...]

[...] La dispersion de ces populations dans l'Europe a par la suite permi un fort développement du capitalisme, en particulier en France et en Hollande. Ainsi la réussite des protestants et leur esprit de travail ne sont pas dus à leur soit disant joie de vivre , comme supposé précédemment, mais plutôt à leur profonde piété, et à leur croyance religieuse qui pénétraient tous les domaines de la vie. Montesquieu considère les protestants anglais comme le peuple qui a su réunir la religion, le commerce et la liberté. [...]

[...] Max Weber remarque que les protestants sont significativement plus riches que les catholiques, et qu'ils ont davantage tendance, dans leurs études et leurs choix de carrière, à s'orienter vers des filières professionnelles en progrès plutôt que vers des métiers anciens où vont préférentiellement les catholiques. Weber remarque aussi que le protestantisme, celui de Luther, Calvin et des autres fondateurs de la Réforme est austère et s'oppose à toute recherche pour elle-même des richesses. Pour Weber, c'est dans cet esprit austère, et ascétique qu'il faut chercher la source du capitalisme moderne. Si Luther a contribué à son essor, pour Weber, c'est dans le calvinisme que le capitalisme trouve sa véritable source. [...]

[...] Trois constats sont alors faits: tout d'abord, les parents catholiques et protestants font des choix différents pour l'enseignement secondaire de leurs enfants, en effet les étudiants catholiques sont beaucoup moins nombreux que les étudiants protestants. Par ailleurs, le nombre de bacheliers catholiques est nettement inférieur à celui des bacheliers protestants, et enfin les compagnons, donc les apprentis catholiques restent plus dans l'artisanat alors que les protestants sont attirés par les fonctions avec plus de responsabilités comme cadre supérieur dans des usines. [...]

[...] Selon Calvin, Dieu a destiné certains hommes au salut et condamné les autres à l'enfer. Le fidèle calviniste va alors chercher dans son activité professionnelle les signes de sa confirmation : la réussite dans la recherche des richesses lui semblera être le témoignage de son statut d'élu L'élu est ainsi désigné par Dieu pour aller au paradis et peut connaître le succès dans sa vie terrestre. Pour s'assurer de leur statut d'élu, les calvinistes vont ainsi transformer leur vie en une recherche éternelle des richesses dans le cadre de leur profession. [...]