La critique de l'hérédité psychologique s'est organisée selon deux voies bien distinctes : l'anthropologie culturelle et l'analyse des cas d'extrême isolement. C'est surtout de cette dernière voie dont nous allons parler sans oublier de rappeler les acquisitions fondamentales obtenues de l'autre voie
[...] Nous redécouvrons notre culture à travers ces cas d'enfants sauvages. En fait, je crois que l'homo ferus est comme le primitif et le fou, il fascine. Tous les trois ont hanté notre culture de mythes et de légendes. De nos jours, nous sommes tous conscient, je pense, que notre culture fait de nous ce que nous sommes. La culture et notre environnement. Nous dépendons des autres, de ce que l'on apprends et comprend du monde. Nous ne nous reconnaissons qu'à travers l'autre et donc nous sommes tous différents malgré nos imitations et nos apprentissages. [...]
[...] Le hasard de la guerre révolutionnaire le jette dans un hôpital alors qu'il ignore tout de la médecine. Il y voit naître une passion et suit les leçons de Larrey, professeur d'anatomie. En 1796, Larrey appelle auprès de lui, au val de grâce le Dr Itard. Une place de chirurgien s'ouvre. Il se présente au concours et triomphe. Itard suivra la voie de Pinel qui était très confiant en la stratégie scientifique. Le 31 décembre 1800, le directeur lui propose de devenir médecin-chef de l'Institution impériale des sourds- muets. [...]
[...] Victor pouvait effectuer plusieurs tâches, éprouvait des joies et des peines. Il n'était plus ce que tout le monde considérait comme un crétin tout en restant limité, bien sur. Il y eu de réels progrès dans les sens de l'apprentissage de la perception. Madame Guérin qui s'occupe de lui depuis son arrivée, se verra confier Victor. Celui-ci mourra quadragénaire dans une résidence. Durant ces années, Itard dût subir les attaques de ses confrères. En effet, deux pensées se disputaient. Celle de l'arriération innée et celle de l'arriération acquise. [...]
[...] De quel droit des hommes peuvent venir et arracher un être de son milieu qui lui est naturel, pour lui inculquer des règles et un savoir qui ne demandait pas ? Ce besoin de vouloir éduquer est-il bien légitime ? Cela m'a donné deux impressions : Premièrement, celle pour les hommes de se donner bonne conscience. Deuxièmement, pour Itard d'avoir une bonne publicité. Sur le second point, je pense qu'Itard n'était pas de ces hommes à rechercher la gloire. Mais pour ce qui est de la première, je pense que l'homme ne peut supporter qu'un de ses semblables vive d'une autre façon que lui. [...]
[...] Il avait une vive aversion pour les liqueurs, mais pris, pourtant, quelque goût pour le vin. Ainsi se perfectionna ses sens et apportèrent à Victor toutes sortes de nouvelles idées. Pourtant, ces idées ne restaient jamais longtemps dans son esprit. Il lui fallait, maintenant, lui faire découvrir de nouvelles capacités : celles de l'intelligence. Il est clair que toutes les expériences précédentes allaient à l'esprit. Toutes mettaient en jeu les fonctions intellectuelles et les préparaient à la communication des idées. [...]
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