Enfants bandits ? - la violence des 3-13 ans dans les banlieues: Sonia Imloul, avec la collaboration de Cyril Azouvi editions Le Panama, mars 2008

Résumé du document

LE PARCOURS DE L'AUTEURE :
Née à Saint-Denis en 1973, d'un père et d'une mère débarqués d'Algérie quatre ans plus tôt, Sonia Imloul est aujourd'hui membre du Conseil économique et social, chargée de mission Action sociale à la Délégation interministérielle à la Ville.
Fondatrice et présidente de Respect 93, une association de prévention de la délinquance à Courtille, un quartier de Saint-Denis, Sonia Imloul se penche depuis des années sur la situation de la petite enfance dans les quartiers les plus sensibles.

Extraits

[...] La solution de Sonia Imloul se résume ainsi : tout plutôt que la rue, où les enfants sont tentés de traîner en l'absence de contrôle parental. D'ailleurs, selon elle, tous les spécialistes s'accordent pour dire qu'un gamin qu'on laisse zoner dans la rue a infiniment plus de chances d'être happé par la spirale de la violence et de la délinquance. - Développer le droit opposable à la crèche : La crèche est une occasion de s'ouvrir sur le monde extérieur, de créer de la mixité dans des familles où les enfants sont prisonniers de logiques communautaires. [...]

[...] Les enseignants, les policiers et les juges sont démunis face à ces enfants, qui sont trop jeunes pour être punis par la justice comme des adultes. Il convient alors de changer de point de vue sur la question de la violence des jeunes enfants, et donc de faire tomber les tabous. Selon Sonia Imloul, Il ne faut pas s'attaquer aux conséquences, mais aux causes. Ce sont des enfants issus de familles déstabilisées. Ils en subissent les conséquences par ricochet. Aujourd'hui on n'a aucun moyen de les aider. [...]

[...] A la suite de ce recueil de témoignages, elle aborde rapidement les solutions qu'elle pense être adaptées à ces différentes situations. Ce qui frappe tout de suite dans cet enchaînement de témoignages, c'est la violence des faits perpétrés par les enfants. Les yeux révulsés, la respiration rauque, caverneuse, animale qui lui valent le surnom de l'Exorciste Aziz a la rage. Comportement hyperactif, insultes, coups la dernière fois qu'il a frappé, c'était son enseignante. Cette dernière a d'ailleurs porté plainte contre lui. [...]

[...] Sans parler de Kader ans, qui, sous l'influence de son beau- père, fume du cannabis chaque soir pour mieux dormir Hakim ans, quant à lui, donné des coups de couteau à sa propre mère C'était il y a six ans. Après maints autres délits graves, et un passage à Fleury-Mérogis, il est aujourd'hui emprisonné à Fresnes. Tous ces témoignages font froid dans le dos, même s'il ne s'agit pas ici de la majorité des cas. Sonia Imloul précise bien que le phénomène reste marginal, mais qu'il suffit de deux ou trois élèves intenables dans une classe pour la paralyser totalement Aujourd'hui, la difficulté principale est de mesurer l'ampleur de ce phénomène. [...]

[...] Certains parents vont d'eux- mêmes voir les commissaires de police pour leur demander quoi faire. La solution serait d'avoir des médiateurs qui accompagnent les familles dès les prémices de la violence. En effet, ces parents, souvent immigrés, ne savent pas ce que notre pays attend d'eux dans l'éducation de leurs enfants. Il faut les éduquer, leur expliquer comment fonctionne notre État. [...]