Ce livre propose une réflexion sur l'évolution des rapports entre enfant et parents au sein de la famille ? Avec l'individualisation des droits de l'enfant, reconnus par des chartes internationales, l'enfant est-il toujours considéré comme un enfant dans la société ? dans sa famille ? L'évolution de la place de l'enfant, de son statut a-t-elle des conséquences sur son éducation ? C'est à ces questions que répondent les contributions réunies par De Singly dans cet ouvrage.
[...] L'enfant étant devenu notre semblable, nous instaurons avec lui des relations d'égal à égal, mais ce régime de similitude est impossible à tenir jusqu'au bout parce qu'il apparaît difficilement compatible avec les idées d'éducation. La relation éducative se trouve prise dans une tension avec la dynamique de l'égalité. Le régime de la similitude rencontre donc ses propres limites. Ce problème de la conciliation se retrouve dans les conventions de droits de l'enfant qui oscillent nécessairement entre droits-liberté et droits-protection. La convention des droits de l'enfant de 1989 énonce des droits-libertés et semble ainsi entrer en contraction avec toute relation d'autorité possible. [...]
[...] L'individualisation désigne le fait pour chaque personne de se définir d'abord en référence à elle-même. Pour l'enfant, cela signifie que sa première dimension identitaire ne réside pas dans son origine familiale ou sociale, mais qu'il a droit dès sa naissance, comme tout adulte à la reconnaissance d'une identité strictement personnelle. Le temps éducatif change de nature, il n'a plus pour fonction de modeler l'enfant selon le souhait des parents, mais l'enfant doit développer ses propres ressources, rechercher sa voie originale. [...]
[...] La relation à l'enfant doit-elle se réduire à ce paradigme juridique ? La juridisation du rapport l'enfance présente un danger redoutable et tiendrait à dire que nous en avons fini avec les obligations aux enfants dès que nous avons respecté leurs droits. Pour Renaut, une éthique de la sollicitude trouverait sa place à côté du contrat, il s'agirait d'obligations ne correspondant à aucun droit Françoise Dekeuwer-Défossez, Les effets juridiques de la filiation La filiation produit deux catégories d'effets : c'est d'abord un lien familial qui crée des droits et des devoirs réciproques entre parents et enfants, mais c'est aussi ce qui donne un individu lui donne une place propre dans la société. [...]
[...] Le jeune passe d'une situation historique au sein de laquelle il était dominé par ses parents la famille étant conçue comme devant contrôler le processus éducatif à une situation où ses interlocuteurs sont plus nombreux : parents professionnels, sans oublier ses pairs. Cette ouverture à d'autres mondes forme un des moyens de briser le prisme parental (Dolto, 1985) Le processus d'individualisation ne diminue pas le poids du collectif, il en diversifie les sources, ce qui permet une certaine distanciation vis-à-vis de chacune des appartenances (familiale, scolaire, amicale). [...]
[...] La filiation, lien social d'identité C'est par l'attribution du nom de famille que se marque la dépendance entre filiation et identité sociale. Cet ouvrage permet de comprendre comment la sociologie de la famille a vu ses contenus modifiés par les droits relatifs aux enfants. Le droit de la famille s'est élargi aux droits de l'enfant et cela transforme le contenu de la famille. Reconnaître des droits à l'enfant, c'est l'inscrire dans la société comme personne à part entière que l'on doit respecter. Cet ouvrage permet par une multiplicité d'approches de cerner la manière d'étudier l'enfant. [...]
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