Cet ouvrage vient en apport au premier livre du même auteur : L'Orientalisme. Ici Edward W. Said va s'interroger sur les résistances auquel a fait face « l'homme blanc » lors de ces colonisations ; qu'elles aient été armées (Algérie, Irlande, Indonésie) ou pacifistes, sous forme de revendication culturelle d'indépendance. Les deux ouvrages se fondent autours de deux définitions de culture :
1/ toutes les pratiques qui jouissent d'une certaine autonomie par rapport à l'économique, au social et au politique. (arts de la description, communication et représentation).
2/ « réserve, dans chaque société, du ‘meilleur qui ait été su et pensé' » (p.89). Dans ce sens, elle est une source d'identité et de distinction des peuples, nations. En effet, le simple fait qu'un pays face lire aux jeunes ‘ces classiques' avant ceux des autres pousse à la reconnaissance de SA culture, voir à une forme de patriotisme. De plus, la littérature est élevée à un rang « transcendant des réalités quotidiennes» si bien que l'on excuse facilement aux auteurs d'avoir eu des idées racistes.
C'est dans cette deuxième définition de la culture que s'ancre le discours américain : autosatisfaction, triomphalisme et proclamations de gravité rappelle en bien des points un comportement colonisateur.
Edward W. Said tente ici d'analyser en couvrant de manière historique et géographique « ‘l'énergie de libération' qui fonde le désir d'être indépendant » (p.23).
[...] Said entendra par impérialisme, la pratique, la théorie et la mentalité d'une métropole dominatrice qui gouverne un territoire lointain. (p.44). Sa conséquence, soit le colonialisme, se définit ainsi : l'installation d'une population sur un tel territoire On peut résumer ce processus de cette manière : il s'agit d'une stratégie d'établissement et de maintien d'un empire. Ces actes d'acquisition sont le fruit d'une conviction qui caractérise les Occidentaux de l'époque : celle de l'existence d'un ‘sous peuple' qui est voué à être dominé du fait de son infériorité quasi génétique. [...]
[...] ( La question de l'interprétation est en fait liée à des intérêts individuels. Ainsi Williams dans Capitalisme et esclavage, admettra que les concepts politiques et moraux de l'époque doivent être examinés sous leur rapport le plus étroit avec le développement économique (p.155) La cohésion sociale de l'empire En plus de trouver une justification dans la littérature, l'impérialisme c'est vu attribuer une légitimation scientifique. En effet, plusieurs théories ont mis en avant la supériorité de l'homme blanc sur ‘l'indigène'. Ainsi, ces théories de hiérarchisation des humains était enseignée y compris aux peuples colonisés afin de leur faire intégrer leur statut de dominés. [...]
[...] Les medias, dans leur façon sommaire de présenter le monde arabe, sont aussi la preuve d'un esprit colonialiste bien ancré : ils ont une tendance à la séparation, à l'essentialisation, à la domination et à la réaction. II. Critique de la littérature impérialiste et signification de sa perception positive 1. L'impérialisme culturel Il apparaît sans cesse que les récits actuels traduisent eux aussi les séquelles de l'époque colonialiste. Ainsi, un américain d'origine malienne, Ali Mazrui (p.81) et professeur en université se sera vu interdire le droit à la diffusion d'une émission dans laquelle il revenait sur les dégâts causés par les colons. [...]
[...] Chomsky passe donc d'une domination Nord Sud à une domination américaine et occidentale. Ces propos témoignent de la persistance du besoin idéologique de consolider et justifier la domination en termes culturels. Ils reprennent aussi une certaine théorie de la puissance des Etats-Unis qui paraît de plus en plus évidente. L'idée d'une suprématie américaine est admise comme allant de soi par un certain nombre d'écrivains et journalistes : dans Walter Lippmann and the American Century Ronald Steel montre comment le journaliste Lippmann a justifié la domination américaine par sa visée morale, altruiste, avec un talent remarquable pour ne pas trop s'écarter de l'opinion publique. [...]
[...] Le critique se doit de lire et d'analyser, non pas de résumer et de juger. ( La consolidation de l'autorité par le roman s'explique par sa fonction normative. Cette ‘autorité du roman' fonctionne conjointement avec celle de l'auteur, du narrateur et de la communauté (famille, nation, localité et moment historique) L'interprétation des romans comme source d'information E.W. Said note une certaine gêne des critiques à considérer l'aspect impérialiste d'ouvrages qui, par ailleurs, bénéficient d'un talent littéraire incontesté. Il va prendre pour exemple les critiques faîtes à Mansfield Park. [...]
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