WEBER, sociologue allemand né le 21 avril 1864 et mort le 14 juin 1920, a poursuivi une double formation en droit et économie et passe pour être, avec Vilfredo PARETO, Émile DURKHEIM, Georg SIMMEL et Karl MARX l'un des fondateurs de la sociologie moderne. Le particularisme de sa formation a évidemment influencé ses écrits et sa logique d'analyse des divers évènements historiques. L'on remarque ainsi dans l'œuvre étudiée, à l'instar de son incontournable L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme , un rapprochement étroit entre le phénomène économique et la progressive apparition des sociétés. Le passage que nous étudions se situe dans le premier tome d'Economie et Société (1921), intitulé Les catégories de la sociologie, et en constitue le troisième des quatre chapitres qui le composent. Bien que l'intitulé du second tome (L'organisation et les puissances de la société dans leur rapport avec l'économie) laisse penser qu'il se focalise plus sur l'aspect économique, l'extrait nous intéressant ici ne doit pas pour autant être pensé comme mettant de côté ce facteur. En effet, l'auteur écrit en conclusion que « la vie économique se politise, la politique devient économie » (p. 389). D'autres facteurs, outre l'économie, attirent notre attention, la rationalisation du pouvoir selon WEBER se réalisant notamment dans les domaines judiciaires (légalisation et légitimation du pouvoir) et hiérarchiques (administration bureaucratique).
[...] Dans cette dernière hypothèse, méfiance et ressentiment peuvent provenir des membres de l'administration plutôt que des gouvernés. Ce qui doit le plus retenir l'attention dans le développement de Weber sur le concept de collégialité est le fait que ce dernier n'a absolument rien de spécifiquement démocratique pour lui (p. 362). Il ne s'agirait en fait que de la volonté des classes privilégiées de se prémunir contre la possibilité que le pouvoir royal monocratique s'appuie sur les strates des dominés. Donc, si la collégialité est instaurée cela peut découler d'une volonté d'empêcher de façon péremptoire que le pouvoir royal s'appuie sur les dominés pour contrebalancer le contre-pouvoir que représentent les classes privilégiées qui voudraient accéder au pouvoir. [...]
[...] Annexe - Concepts développés par l'auteur Domination : chance pour des ordres spécifiques (ou pour les autres), de trouver obéissance de la part d'un groupe déterminé d'individus (p. 285). Légitimation de la domination : chance que cette domination a d'être, dans une mesure importante, tenue et pratiquement manipulée comme un tel concept. Domination rationnelle : croyance en la légalité des règlements (domination légale ou statutaire). Domination traditionnelle : la légitimité de l'autorité repose sur le caractère sacré de dispositions transmises par le temps (coutume). [...]
[...] 301), il n'y a plus de légitimation par le charisme surnaturel du chef, le charisme a été pérennisé ici. Ce type de domination correspond à la domination par des seigneurs, à un système féodal. L'obéissance se fait toujours à des personnes et non à des règles comme dans la domination charismatique. C'est ici la tradition qui légitime les ordres donnés aux dominés. Mais la tradition limite ainsi de même l'arbitraire du roi puisque les décisions dépendent soit de la tradition coutumière soit du bon vouloir du roi (p. [...]
[...] Dans tous les domaines, les groupements s'identifient à l'administration bureaucratique. Weber estime même qu'il s'agit de la spore de l'Etat occidental moderne l'instauration d'un tel système étant inévitable pour les besoins de l'administration de masse, facteur que nous avions déjà rencontré quand nous étudions la disparition du mode domination charismatique .333). En effet, nous sommes ici dans l'hypothèse d'une société séparant le fonctionnaire de l'employé, des moyens d'administration et où sont indispensables la discipline et une certaine formation des fonctionnaires, l'existence moderne deviendrait alors impossible, sauf pour ceux qui se trouvent encore en possession des moyens de subsistance, autrement dit les paysans. [...]
[...] 330), l'on voit en effet ici poindre les premiers éléments du passage aux autres formes de domination plus évoluées avec une tendance à la routinisation du charisme. L'on remarque qu'il y a donc une nécessité pour pérenniser la domination d'adapter les règles et la direction administrative aux exigences et aux conditions quotidiennes de l'administration et surtout aux conditions économiques quotidiennes pour que l'administration quotidienne devienne durable. La puissance agissant alors d'une manière continue dans la vie quotidienne au lieu de céder aux forces de vie quotidienne dès que la domination est assurée et surtout dès qu'elle a pris un caractère de masse (p. [...]
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